Sensorion (ALSEN) poursuit l’analyse complémentaire de l’étude de phase 2 évaluant son candidat SENS-401 auprès de 115 patients pour le traitement de la perte auditive neurosensorielle soudaine (SSNHL). Pour rappel, SENS-401 n’a pas atteint le critère principal d’évaluation de 15 dB, considéré comme une amélioration significative par rapport au déficit initial de l’audiométrie tonale pure (PTA) dans l’oreille affectée en comparaison avec le placebo, à l’issue d’un traitement de 4 semaines. Des analyses approfondies montrent plus d’efficacité dans des sous-groupes, notamment une amélioration d’au moins 10 dB par rapport au placebo au 84e jour avec la dose la plus élevée dans la population idiopathique traitée par corticostéroïdes – ( soit 70% de la cohorte). Même si à ce stade, la biotech évalue encore les prochaines étapes concernant SENS-401 pour SSNHL et l’ototoxicité induite par le cisplatine (CIO), les investisseurs veulent y croire. L’action Sensorion, cotée à Paris, après avoir perdu la moitié de sa valeur depuis l’annonce mi-janvier de l’échec de la phase 2, rebondissait ce matin de 30%.
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Pour Sensorion la puissance statistique de l’essai n’est pas en cause.
Dans le cadre de France 2030, le ministère de la Santé va lancer prochainement un appel à projets doté de 50 M€ sur 2 ans pour aider à la constitution d’entrepôts de données de santé hospitaliers. Une première vague de projets sera sélectionnée d’ici l’automne. Cela œuvre pour le futur Health Data Hub à horizon 2025 qui repose sur la grande base médico-administrative de l’Assurance Maladie et des cohortes de recherche hospitalières. Les projets devront apporter des solutions dans la collecte et le partage fluide des données de santé et leur exploitation avec les acteurs de la recherche et de l’innovation.
En Belgique, Qbic annonce la première clôture de son 3e fonds de 49 M€ dédié aux investissements dans des spin-off de plusieurs instituts partenaires dont les universités belges clés (UGent, VUB, UAntwerpen, UHasselt et ULiège), des instituts de recherche (Vito et Imec) et huit hôpitaux innovants. L’objectif est de constituer un portefeuille d’entreprises en démarrage dans les domaines de la deeptech, des logiciels, de la biotechnologie et de la medtech. Parmi les souscripteurs de Qbic III se trouvent les investisseurs des fonds précédents, notamment SFPI-FPIM, PMV, BNP Paribas Fortis, KBC, LRM, Noshaq et Finance&Invest Brussels, soutenus par des particuliers et des family office.
Les Académies nationales de médecine et de pharmacie dénoncent l’expérimentation en cours, validée par l’ANSM, visant à justifier l’usage thérapeutique du cannabis sur cinq pathologies : les douleurs réfractaires aux thérapies disponibles ; certaines formes d’épilepsie sévères et pharmaco résistantes ; les soins de support en oncologie ; les situations palliatives ; la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques. Selon les deux associations, cette expérimentation « déroge aux exigences qui régissent l’évaluation de tout candidat médicament » puisqu’à la suite d’un arrêté du 16 octobre 2020 ceux-ci sont dispensés d’un essai clinique randomisé, « alors qu’on sait qu’il est le seul à même d’évaluer d’une façon satisfaisante la balance bénéfices/risques d’un candidat médicament ». Autre anomalie : l’expérimentation ne concerne pas des substances pures, mais des produits à base de fleurs séchées de cannabis et d’extraits aux composants multiples. Par ailleurs, les Académies rappellent les récents résultats cliniques peu concluants évaluant les effets antalgiques et anti-inflammatoires du cannabis médical ou des cannabinoïdes, se référant à 32 essais randomisés en Europe réalisés auprès de 5 000 patients. Dans ce contexte, elles estiment « indispensable que les autorités réglementaires puissent analyser en toute indépendance scientifique les données cliniques afin de déterminer la balance bénéfices/risques ainsi que le service médical rendu ». Enfin, elles recommandent, en cas de mise à disposition du cannabis à des fins thérapeutiques, un suivi de pharmacovigilance. (Lire sur ce thème BiotechFinances n°967 du 6 décembre 2021, « OVERSEED, LE CANNABIS MADE IN FRANCE » et « AELIS, PHASES 2 DANS L’ADDICTION »)
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