Le CER-001 a « montré sa capacité à piéger les endotoxines et à fournir une protection endothéliale ». C’est une excellente nouvelle pour Loreto Gesualdo, le professeur titulaire de l’université de Bari Aldo Moro, investigateur principal de l’étude Racers et aussi pour Abionyx la biotech toulousaine qui porte ce candidat médicament. C’est aussi et surtout un grand pas en avant pour les personnes atteintes de septicémie aiguë car cette affection est responsable de plus de 13 millions de morts chaque année dans le monde. L’étude réalisée entre juin 2021 et octobre 2022 a recruté un total de 20 patients avec des essais sur les doses à délivrer pour optimiser les effets de la molécule. Huit doses ont été administrées pendant six jours avec trois séries ascendantes (faibles, modérées et élevées) ou un placebo. Compte tenu des résultats, Cyrille Tupin, le Directeur général d’Abionyx entend désormais passer à la vitesse supérieure et souhaite lancer courant 2023 sa phase 2b après en avoir discuté avec les autorités réglementaires, en commençant par l’Europe et ensuite les Etats-Unis. Et si tout se déroule selon un scénario idéal, la phase 3 pourrait avoir lieu à l’horizon 2025, suivie d’une possible autorisation de mise sur le marché.
Financer la phase 3
A ce jour, il n’existe aucun traitement approuvé pour les patients septiques. Pour les prochaines étapes, Cyrille Tupin compte sur des partenariats industriels et même universitaires rappelant au passage que « l’étude clinique de phase 2a Racers contre le traitement de la septicémie aigüe n’a rien coûté à l’entreprise. » Cette dernière dont le coût estimé est de 4 à 6 M€ a, en effet, été entièrement financée par l’université de Bari Aldo Moro et le consortium italien CBVF. Elle a permis à Abionyx de conserver la propriété des brevets associés. Il n’en demeure pas moins qu’il faut désormais songer aux prochains financements dans un contexte de bear market et de forts vents contraires. La réflexion est en cours. Une éventuelle augmentation de capital n’a pas les faveurs du management compte tenu de ses effets dilutifs. La marge de manœuvre est étroitemais le CEO est confiant : “Nous disposons d’un produit biologique dont l’effet pleiotropique nous donne un véritable avantage. Et dans le reste du monde, la compétition est très faible“.
R.T.
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