(BIOTECHFINANCES N°988 Lundi 23 mai 2022) La toute jeune start up Allogenica vient de lever 500 K€. Elle veut révolutionner à son tour le traitement des cancers du sang à base de cellules CAR-T.
Elle est née en 2022 à Lyon, elle est dirigée par Inna Menkova, sa CEO, et elle veut s’investir dans le traitement des leucémies et des lymphomes à base de cellules CAR-T. La biotech Allogenica a entraîné Health Angels Rhône-Alpes, 33 Californie et Aloe private equity dans son aventure. Ensemble, ces investisseurs de la première heure ont misé 500 K€, séduits par le projet et sans doute aussi par les labellisations French Tech Seed et Deeptech obtenue par l’entreprise auprès de BPI France.
Allogenica entend jouer la différenciation produit en se positionnant sur la fabrication de thérapies allogéniques. Il s’agit pour la jeune biotech de repousser les limites des traitements autologues à base de CAR-T cells arrivés sur le marché en 2017. Quelque 6 thérapies de ce type sont aujourd’hui commercialisées dans le monde au prix moyen de 300 K€ par patient. « Cette approche n’est proposée qu’en seconde ou troisième ligne de traitement, à des patients incurables, qui ne peuvent pas forcément attendre le temps de fabriquer le produit, » confie Inna Menkova qui ajoute : « La qualité des cellules prélevées sur les patients n’est pas homogène et ne permet forcément pas d’obtenir les volumes de production nécessaires. De surcroît, nous n’avons pas les infrastructures industrielles nécessaires pour couvrir tous les besoins de tous les patients. »
Sur le papier, la piste des traitements allogéniques à partir de donneurs sains et non de patients a donc toute sa légitimité. « Nous avons repensé le modèle en partant des cellules souches hématopoïétiques qu’on trouve dans le sang du donneur », souligne Inna Menkova. « Les avantages sont nombreux en termes de qualité des cellules, bien sûr, de délais de production (Ndr : 3 semaines contre deux mois en moyenne dans l’approche autologue, comprenant les temps de production mais aussi de contrôles qualité et de logistique d’envoi des cellules) et de stockage. »
A ce jour, la start-up a passé le cap de la preuve de concept. Les premières étapes ont été financées à hauteur de 500 000 € par la SATT Pulsalys et réalisées au sein du laboratoire du Centre Léon Bérard de Lyon. « Nous sommes désormais engagés dans des études pré-cliniques et prévoyons d’entrer chez l’homme en 2026 », indique Inna Menkova. La jeune pousse compte actuellement deux salariées et prévoit huit recrutements dans les deux ans. Particularité : elle développe sa propre plateforme de bioproduction avec l’introduction d’une seule modification génétique dans les cellules des donneurs. « Notre volonté est de la faire certifier par les autorités de santé d’ici 2024 », envisage Inna Menkova, qui entend réduire par 10 les coûts des traitements.
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