(BiotechFinances n°975 lundi 14 février 2022) Il faut s’attendre à un tour A qui devrait totaliser 16 à 20 M€ dont une partie en non-dilutif dans 18 à 24 mois pour financer une phase 1. Mais d’ici-là, Apmonia Therapeutics, basée à Reims, dispose de quelque 5,3 M€ collectés en décembre dernier. La Fondation Fournier Majoie, Capital Grand Est, Finovam Gestion et le réseau Angel Santé ont contribué pour 4M€. Le solde est constitué de subventions diverses et d’apports de Bpifrance en prêt. L’entreprise qui a pris son envol en 2020 est la toute première biotech thérapeutique essaimée depuis l’Unité Mixte de Recherche MEDyC de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Elle s’attaque aux tumeurs solides et notamment le cancer de l’ovaire – une indication rare pour laquelle elle espère décrocher un fast-track. Elle utilisera sur cet axe thérapeutique un peptide (TAX2) agissant comme un modulateur du microenvironnement tumoral, en reprogrammant les tumeurs vascularisées qui deviennent peu angiogéniques, et en activant les cellules immunitaires. En ciblant TSP-1, la technologie développée par Apmonia Therapeutics empêche CD47 d’exercer son potentiel pro-tumoral et permet de restaurer une réponse immunitaire anti-tumorale.
Plusieurs indications visées
« Notre candidat est optimisé. Nous avons non seulement de nombreuses preuves de concept dans des modèles animaux avec une très large couverture en termes d’efficacité mais aussi beaucoup de données pharmacologiques et pharmacocinétiques » confie Albin Jeanne, Pdg d’Apmonia Therapeutics. « Le tour de table doit nous emmener jusqu’aux portes du premier essai clinique pour notre candidat médicament AP-01 et permettre de poursuivre le développement de notre plateforme avec d’autres cibles et des applications potentielles dans différentes pathologies », ajoute-t-il.
Au cours de l’année 2022, plusieurs jalons de valeurs sont attendus. L’entreprise veut développer un premier lot non-GMP de son candidat médicament AP-01 pour alimenter ses programmes de toxicité règlementaire et en parallèle finaliser toute la R&D non clinique. La production des lots cliniques est envisagée d’ici 15 mois à deux ans. « Notre essai concernera plusieurs types de tumeurs solides avec un focus prioritaire dans le cancer de l’ovaire » précise Albin Jeanne. « Nous devrions mener par la suite un essai multicentrique en France et en Belgique. » Déjà en piste pour son prochain tour de table, Apmonia Therapeutics est partie à la rencontre d’investisseurs en Europe et prochainement aux Etats-Unis. Les perspectives sur ce plan sont plutôt porteuses, l’approche peptidique a toujours été source d’intérêt pour l’industrie pharmaceutique et le déploiement d’une plateforme multicibles a, aujourd’hui, les faveurs de nombre d’investisseurs.
Le cancer de l’ovaire
En France, 5 200 nouveaux cas / an (Estimation 2018 / Source InfoCancer)
Aux Etats-Unis, 21 410 nouveaux cas / an (Chiffres 2021 / Source Surveillance Epidemiology and End Results – (SEER) USA)
Dans le monde, 300 000 nouveaux cas / an (Estimation 2018 – source Medscape)
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