Arnaud Houette,
associé-gérant du fonds spécialisé dans les logiciels de santé Extens E-Santé
« Les logiciels de santé restent très protégés des conditions actuelles de marché »
Contrairement aux biotechnologies en particulier, le secteur des logiciels de santé se révèle plutôt épargné par les conditions actuelles du marché de l’investissement. « Nous avons mené 4 opérations en 2023 et en prévoyons 6 ou 7 en 2024, » annonce le gérant du leader français Extens E-Santé. « Le marché de l’investissement a certes légèrement marqué le pas, en 2023. Mais le logiciel et le digital de santé restent très protégés par rapport à d’autres secteurs. D’une part, car il s’agit d’un secteur très anticyclique, dont le potentiel de création n’est pas prêt de s’arrêter : la somme des chiffres d’affaires des éditeurs de logiciels de santé est toujours en très forte croissance. Et d’autre part, car nous sommes positionnés sur le marché des small caps, où les effets de leviers sont beaucoup moins importants. »
Stratégie « Buy and build »
Si le nombre d’opérations d’Extens a très légèrement ralenti en 2023, son « pipe » reste ainsi bien garni « de très bons dossiers, en début d’année 2024 », assure son dirigeant Arnaud Houette, qui investit une douzaine de millions d’euros par ligne (23 investissements en ligne directe depuis 2014). « En tant que fonds très spécialisé en logiciel et données de santé, nous allons poursuivre notre stratégie de buy and build, c’est-à-dire, avec un premier ticket, mais en gardant des réserves pour réaliser par la suite des opérations de croissance externe et des acquisitions complémentaires. », décrit le dirigeant, citant, par exemple, ses récents investissements dans Teranga (leader des logiciels pour les Ephad), Sofia (à destination des infirmières libérales ou des kinés), ou Bow Medical (solutions d’anesthésie-réanimation). « Dans les prochains mois, nous accorderons une attention particulière à des secteurs très porteurs, comme l’IA, le domaine des données de vie réelle des patients ou celui des patients à domicile et de la dépendance », anticipe-t-il.
