Bruno Montanari, partner chez Seroba Life Science
« Les dealflows devraient aller croissant »
Le coup de frein actuel des investissements dans les biotechs / medtechs peut se transformer en opportunités pour certains fonds aux moyens plus modérés, comme Seroba. « Actuellement, un certain nombre d’entreprises en difficulté de refinancement sont amenées à considérer des extensions de leur dernier tour à des niveaux moindres, observe Bruno Montanari, son représentant en France. Considérant nos tickets moyens d’investissement de 5 à 10 M€, cela représente de nouvelles opportunités, souvent plus matures, qui peuvent s’offrir à nous. »
Ces occasions restent néanmoins limitées par le coût de production de certaines technologies. « Certaines modalités de traitement, comme la thérapie génique par exemple, s’avèrent plus coûteuses que d’autres et nécessitent donc des besoins de refinancement élevés, illustre le gérant. « On regarde donc à deux fois le nombre de programmes poursuivis par la société, avant de se lancer. Mais on continue à en faire. »
Des efforts de business development
Cette stratégie opportuniste s’accompagne ainsi d’une vigilance accrue dans le choix des co-investisseurs ou la stratégie commerciale des sociétés financées. « Nous faisons encore plus attention au fait de rentrer dans un syndicat fort composé de fonds susceptibles de poursuivre l’aventure sur le long terme, tout en nous assurant que les fonds alloués permettront de soutenir la société suffisamment longtemps, » précise-t-il. « En ce qui concerne nos investissements en portefeuille, nous poussons encore davantage nos sociétés à fournir des efforts supplémentaires en termes de business development, sous la forme de collaborations ou de cessions de droits, afin de générer suffisamment de financements non dilutifs pour atteindre leur prochain jalon de validation ou de technologie. »
Mais la normalisation du marché pourrait bien intervenir cette année, sous l’impulsion du regain des marchés financiers depuis l’annonce de stabilisation des taux d’intérêts. « Les dealflows devraient aller croissant car, les problèmes de financements connus en 2023 n’ont impacté en rien l’innovation et la qualité de la science et des projets dans la santé », conclut, optimiste, Bruno Montanari.
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