(BiotechFinances n°973 lundi 31 janvier 2022) La prise de pouvoir d’Omicron sur Delta en fin d’année dernière a suscité une vague d’inquiétudes non seulement sanitaires, mais aussi financières et boursières. En effet, malgré des données sud-africaines, britanniques et danoises qui certes minoraient la dangerosité de ce nouveau variant, on a entendu nombre de discours alarmistes sur une possible désorganisation de la société. Les souvenirs du premier confinement étant encore vivaces dans nos mémoires et notre chair, un véritable vent de panique s’est mis à souffler. Il a eu pour conséquence un recentrage sur les vainqueurs et un mépris pour les autres. En d’autres termes, nous avons donc vu un décrochage boursier des valeurs produisant la nouvelle série de vaccins plus traditionnels (virus atténué ou inactivé, protéine recombinante…), au profit des producteurs de vaccins ARN messager qui ont vu leurs capitalisations s’apprécier. Pour beaucoup, il semblait même évident que nous n’aurions plus besoin de vaccins, car Saint Omicron allait nous apporter la fameuse immunité collective. Eh bien, nous allons essayer de vous faire partager, un angle d’approche quelque peu différent. A l’heure actuelle, tous, même l’OMS, souhaitent que la COVID devienne endémique. Une situation nouvelle, qui ferait la part belle aux fabricants de vaccins plus traditionnels pouvant se focaliser sur l’ensemble du virus et capable de produire des sérums à valence variable ou multiple. Ainsi, Valneva, qui a eu à souffrir récemment de recommandations et d’attitudes négatives de la part du marché est en passe de retrouver une nouvelle jeunesse avec sa troisième dose. Mais aussi plus généralement avec un sérum pouvant regarder dans les yeux les différents variants qui ne manquerons pas d’émerger. Ainsi, il y a de fortes chances que les producteurs historiques de vaccins comme Sanofi, GSK retrouvent une partie de leur leadership avec cette évolution, car depuis des années ils sont capables de produire à la demande et dans un temps record des sérums contre des mutants à peine identifiés. Une question demeure : ces vaccins seront ils en mesure de bloquer ou du moins réduire la propagation comme on peut le voir dans la grippe saisonnière ? Avec comme corallaire, les travaux de certaines équipes françaises (BioMAP de l’Inrae-Université de Tours) et sa start-up, LoValtech, sur le vaccin anti-covid nasal, un Graal pour les vaccinologues.