(BIOTECHFINANCES N°971 Lundi 17 janvier 2022) Guest star. Pour la 1ère fois de son histoire Dynacure a été invitée à présenter son pipeline à la JP Morgan Health Care Conference. Elle fait partie des rares biotechs françaises choisies par la banque d’affaires américaine, pour participer à cette grand-messe annuelle qui réunit pharma, biotechs et investisseurs à San Francisco. COVID oblige, cette année comme la précédente, les débats et conférences se sont déroulés sur la toile.
Lancement d’un essai pédiatrique
Pas de quoi entamer l’enthousiasme de Dynacure qui avait un abondant trackrecord à présenter aux investisseurs. Ce spin-off de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) de Strasbourg, incubé par Kurma Partners en 2016, combat les maladies rares. Les travaux de recherche menés par Jocelyn Laporte et Belinda Cowling, co-fondateurs de Dynacure ont permis de développer un candidat-médicament, DYN101 pour le traitement des myopathies centronucléaires (CNM). Un oligonucléotide antisens, issu de la plateforme de l’américaine Ionis Pharmaceuticals, ciblant l’ARN messager du gène codant pour la dynamine 2(DNM2), une protéine surexprimée chez les patients atteints de cette maladie neuromusculaire. DYN 101 est un traitement par intra-veineuse qui est évalué actuellement dans un essai de phase 1/2 en Europe. « Il comptera 18 patients et nous en avons déjà recrutés plus de la moitié », précise Stephane van Rooijen, PDG de Dynacure. « Les résultats intermédiaires attendus au second semestre seront finalement décalés à fin 2022 – début 2023 en raison de la COVID-19. Ces données devraient déclencher l’étude pédiatrique », précise le dirigeant. Puis si tout se passe bien, un essai pivot pourrait être lancé en 2024. Ces pathologies génétiques rares, pour lesquelles il n’existe aucun traitement touchent 5 000 patients en Europe, aux Etats-Unis, au Japon et en Australie. De son côté, l’américaine Audentes Therapeutics développe une therapie génique dans cette indication mais ses essais cliniques ont été suspendus à la suite du décès de patients.
Partie remise au Nasdaq
Sur le plan financier, Dynacure peut passer 2022 sans soucis. La biotech avait levé 50 M€ en 2020 auprès de Perceptive Advisors, après une série B de 47 M€ menée par Andera Partners en 2018. Certes, les 100 M$ que la biotech envisageait de lever au Nasdaq dans le cadre d’une IPO en juillet dernier lui aurait octroyé une bien meilleure visibilité. Le timing semblait bien choisi, avec l’acceptation en juin par la FDA de l’IND (Investigational New Drugpour) pour DYN101, mais les conditions de marché en ont décidé autrement. Partie remise !
En attendant, Dynacure a encaissé un upfront de 5 M$ en novembre 2021 en accordant une option de licence pour DYN101 au laboratoire japonais Nippon Shinyaku dans cette région. « Après notamment les résultats de la phase 1/2, des paiements d’étapes pourraient suivre et atteindre 82 M$ au total, en plus des royalties sur les ventes », souligne le directeur des opérations de Dynacure Frédéric Legros. « Développer un médicament avec des essais cliniques au Japon c’est compliqué pour une firme européenne, nous avons préféré faire cela en collaboration avec Nippon Shinyaku expert dans l’antisens et dans le neuromusculaire », indique Stephane van Rooijen. Et le Pdg de conclure : « c’est une belle validation de notre projet par un partenaire pharmaceutique Japonais reconnu et nous conservons les droits sur le reste du monde. Aujourd’hui nous ne cherchons pas proactivement un partenaire, l’important en 2022 est d’établir des data cliniques. Dynacure sera ensuite plus forte pour défendre son cas ! ».
La banque JP Morgan a également invité ImCheck Therapeutics et Sparing Vision à participer cette semaine à sa Health Care Conférence. Deux candidates potentielles à une cotation au Nasdaq. ImCheck Therapeutics, spécialisée en imuno-onclogie, évalue actuellement son premier candidat ICT01 dans une étude de phase 1/2a en monothérapie et en association avec le pembrolizumab chez les patients atteints d’un cancer avancé, en rechute/réfractaire, y compris les tumeurs solides et les cancers hématologiques. De son côté, SparingVision, espère commencer un essai sur l’homme cette année avec son produit phare SPVN06, une thérapie génique ciblant les maladies rétiniennes héréditaires (IRD). Il s’agira d’une étude de phase 1b visant à tester l’innocuité et la tolérabilité du SPVN06 sur un nombre limité de patients. La biotech qui a initié les démarches en 2020 auprès des agences américaines et européennes, espèrent obtenir leur aval cette année.
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