Florian Reinaud, managing director chez Redmile, Paris
« Des opportunités d’investir dans des futurs leaders à des prix intéressants »
« L’année 2023 ne se termine pas si mal, avec plusieurs rachats annoncés ou conclus, comme ceux de Seagen par Pfizer, pour 43 Md$, ou de Cerevel Therapeutics et d’ImmunoGen par Abbvie : ces opérations sont des signaux importants. Nous sommes donc plutôt confiants et positifs pour 2024 », annonce Florian Reinaud, managing director chez Redmile, Paris (6 Md$ d’actifs sous gestion, dont 1 Md investi en Europe depuis 6 ans).
Les « enfants oubliés »
L’anticipation d’une baisse des taux d’intérêts par les marchés devrait accélérer cette reprise, après une chute d’environ 70% des indices boursiers depuis début 2022. « Nous commençons à voir les indices remonter à mesure que le secteur se rationalise. Certaines entreprises avaient levé trop d’argent, trop tôt, avec des technologies qui ne le méritaient sans doute pas, » concède Florian Reinaud. « Mais, au contraire, celles qui présentent de bons résultats commencent à lever de nouveau de l’argent. Or, les investisseurs généralistes s’étant détournés du secteur, le marché de la santé offre des opportunités d’investir dans des futurs leaders à des prix intéressants. Parmi ces « enfants oubliés », nous avons, par exemple, investi une vingtaine de millions d’euros, au mois d’août dernier, dans le spécialiste français de la thérapie génique pour l’audition, Sensorion. »
Alors qu’il intervient déjà, en temps ordinaire, dans des projets matures, Redmile profite également de ce contexte favorable pour investir dans des projets encore plus proches de la mise sur le marché. « Comme il est devenu très difficile de lever de l’argent, hormis une certaine concentration sur les produits plus avancés, on peut trouver d’autres opportunités sur des produits de seconde génération, qui ne sont pas actuellement développés mais qui sont proches de l’entrée en clinique », ajoute-t-il.
Le fonds se positionne également sur le marché européen, dont les coûts de développement sont très inférieurs à ceux des USA. « Embaucher un scientifique ou réaliser une étude en oncologie coûte trois fois moins cher en France qu’à Boston !, » observe Florian Reinaud. « On voit donc souvent des levées moins importantes en Europe, mais cela ne veut pas dire que ses résultats ou sa création de valeur le seront aussi ! »
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