10 M€ pour monter une ligne pilote et une tentation américaine assumée pour aller éventuellement plus vite ! Née en 2019, la Grenobloise Grapheal, une dizaine de salariés aujourd’hui, est à la pointe des produits numériques de dépistage à usage unique et veut déployer sa technologie tous azimuts. Son premier test « TestNPass » basé sur un prélèvement de salive est dédié à la détection de l’infection COVID-19. Sécurisé et personnalisé, il permet en 5 minutes de constater la présence du virus sans avoir besoin d’un équipement de lecture dédié autre qu’un smartphone ou un appareil standard connecté. La connexion entre la bandelette de test utilisant des capteurs à base de graphène et le lecteur se fait sans contact via la technologie RFID mondialement utilisée. Le saut technologique est important en termes de gain de temps mais aussi d’identification. La délivrance de résultats de tests automatiques est associée à la biométrie qui rend impossible la falsification de QR codes ou toute autre utilisation frauduleuse.
Déploiement aux US
Certes, les Cassandre se font fort d’annoncer que le marché mondial des kits de test rapide COVID-19 devrait passer de 14,94 Mds$ en 2020 à 8,81 Mds$ en 2021 soit un recul annoncé de 41%. Mais il restera tout de même stabilisé à 0,27 Md$ en 2025. De plus, Grapheal voit beaucoup plus grand que cela. « Nous allons nous installer sur deux types de marchés. Celui du suivi du patient à domicile ce qui est une tendance lourde et aussi celui du diagnostic de terrain notamment pour des sociétés privées qui assurent la sécurité, tant dans les aéroports, que dans les centres de congrès, les conventions mais aussi beaucoup plus largement… » confie Vincent Bouchiat, directeur général et co-fondateur de Grapheal. « Nous avons des potentiels de déploiements considérables en Amérique du nord ou les preuves d’intérêt pour notre technologie sont significatives. Au-delà, nous pouvons aussi imaginer pousser nos développements dans le domaine vétérinaire », ajoute-t-il.
Série A en perspective
Depuis sa création, l’entreprise essaimée de l’Institut Néel et soutenue par la SATT Linksium a reçu 1,55 M€ de subventions en provenance de EIT Health en juin et octobre 2020. Cet apport de démarrage a par ailleurs été complété par un tour d’amorçage de 1,9 M€ effectué en février 2021 auprès du fonds belge Novalis Biotech, des investisseurs privés et Bpifrance. « Notre prochaine série A avec une cible à 10 M€ doit nous permettre de monter une ligne pilote qui servira à montrer la capacité d’industrialisation de nos produits », souligne Vincent Bouchiat. « Les investisseurs historiques ont confirmé leur intention de soutenir ce nouveau round et nous avons plusieurs scenarii en tête. Nous n’excluons pas, s’il le faut, de nous coupler à une société américaine », précise-t-il. En attendant, Grapheal continue d’étoffer son pipeline et poursuit plus en amont son projet de pansement connecté WoundLab pour le suivi des cicatrisations.
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