(BiotechFinances n°972 lundi 24 janv 2022) Si la fin d’année fut mouvementée sur le plan sanitaire (arrivée d’Omicron, départ de Delta) que telluriques, d’autres mouvements tectoniques ont agité les entreprises de biotechnologie. Ainsi quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre le remaniement managérial au sein d’Onxeo. Nous avions bien eu quelques signaux : arrivée d’une nouvelle présidente, refonte des conseils scientifique et d’administration. Mais la communication du 3 janvier dernier, nous n’y étions pas préparés. Ainsi, Onxeo annonçait la nomination de Julien Miara à la tête de la société comme directeur général par intérim, sans mention d’un quelconque remplacement. Onxeo semble bien avoir inventé la génération spontanée des DG. En effet, dans ce communiqué laconique, voire sec, Madame Greciet, ancienne DG, n’était ni mentionnée, ni citée, ni a fortiori remerciée pour son passage dans la société. De là à imaginer que l’on aurait pu évoquer le travail accompli ! Bien sûr, il y a bien longtemps que nous avons quitté le monde de l’Ile aux Enfants ou des Bisounours et que comme tout un chacun nous affrontons la vie réelle.
Ainsi cette communication nous dit quelque chose sur l’état de la société, les délibérations et peut-être le nouveau style de management impulsé. Toutefois permettez-moi de dire que le modus operandi est à tout le moins choquant : nulle mention du prédécesseur de Mr Miara et a fortiori du travail effectué par Judith Greciet. Mais on peut faire preuve de tact ou au moins de savoir-vivre quand on emprunte même temporairement les souliers de quelqu’un. Car souvenons-nous de ce que Madame Greciet accompli à la direction d’Onxeo. Elle a levé des fonds, développé des produits, réalisé l’une des premières fusions de l’industrie biotech française entre Bioalliance Pharma et TopoTarget, puis racheté DNA Therapeutics offrant une nouvelle direction stratégique (les AsiDNA) à la société. Il nous semble donc bien cavalier d’effacer ainsi, sans un mot, une dizaine d’années d’engagement au service d’une société et d’un secteur au motif que le départ ne se serait peut-être pas aussi bien passé que l’on pouvait le supposer ou en raison de l’arrivée d’un investisseur avec certes des poches bien remplies et peut-être une volonté plus activiste que consensuelle. Mais les divergences d’opinion ne brident ni la considération, ni le respect. Aussi saluons donc l’une des personnes qui aura contribué au développement de notre industrie, lui disant simplement merci et en profitant de cette période de vœux pour lui souhaiter le meilleur.
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