Face à une concurrence très rude entre les géants pharmaceutiques sur le marché des vaccins contre le virus respiratoire syncytial (VRS), Vaxxel entend se différencier en proposant un vaccin vivant atténué intranasal bivalent contre le métapneumovirus humain (HMPV) et le VRS.
Alors que les géants de la big pharma accélèrent la cadence dans la course internationale aux vaccins contre le virus respiratoire syncytial, Vaxxel, spin-off du laboratoire de virologie et pathologie humaine de l’Inserm à Lyon (VirPath) focalise désormais toute son attention sur son projet de candidats-vaccins bivalents contre le métapneumovirus humain (HMPV) et le virus respiratoire syncytial (VRS).

“Sanofi, Pfizer, Merck et GSK ciblent uniquement le VRS pour les bébés et/ou les personnes de plus de 65 ans. Ils ne proposent pas de solutions contre le HMPV, un virus qui circule habituellement un peu plus tard que le VRS dans la saison hivernale et qui est également source de bronchiolites et de pneumonies de nature à engorger les hôpitaux”, explique Denis Cavert, Président et cofondateur de la start up française.
Seules deux autres sociétés concourent dans ce créneau vaccinal bivalent contre le VRS et le HMPV, ce dernier étant particulièrement rétif à la reproduction. Il s’agit des laboratoires américains Moderna et Icosovax qui proposent des technologies différentes. “Moderna planche sur un vaccin à ARN messager et Icosovax travaille sur un vaccin VLP (Virus Like Particle)« , détaille Denis Cavert. De son côté, Vaxxel entend se différencier avec un vaccin vivant atténué qui exprime des gènes spécifiques de RSV sur une souche spécifique d’HMPV, “ce qui promet une augmentation de l’efficacité et une protection plus longue”. Autre spécificité du modèle de la biotech française : le vaccin sera proposé sous forme intranasale. “Ce qui permet d’activer non seulement l’immunité humorale et cellulaire comme dans le cas d’une injection mais aussi l’immunité mucosale, neutralisant le virus dès son entrée dans le tractus respiratoire”, fait-il valoir. Un mode d’administration également avantageux au regard du nombre déjà important d’injections vaccinales pour enfants de moins de 2 ans.
Vaxxel vise la phase 1 fin 2024
Créée en 2019, juste après avoir remporté le concours i-Lab, Vaxxel obtient dès 2020 des preuves de concept sur modèle animal pour un vaccin monovalent intranasal contre le HMPV. La biotech acquiert dans la foulée la lignée cellulaire DuckCelt-T17 auprès de Transgene, en échange d’une part de son capital. Parallèlement, Vaxxel lance son projet de vaccin bivalent contre le HMPV et le VRS pour lequel il obtient également des preuves de concept sur la souris début 2022. Dès mars, la biotech lève 1,2 M€ notamment auprès de Bpifrance et de business angels afin de financer les étapes d’identification et de caractérisation. “Aujourd’hui, nous avons réussi à générer plusieurs virus bivalents, nous avons accès à la lignée cellulaire Vero et nous avons déposé en mars 2022 un brevet au niveau européen”, se félicite Denis Cavert, qui précise que “le brevet pour notre candidat vaccin monovalent a aussi été octroyé en août 2022”.
Désormais, la biotech met le cap sur le développement des procédés de production et de purification de ses candidats-vaccins bivalents. Pour ce faire, elle entend nouer un partenariat avec un CdMO et lever 12 M€ au 2e trimestre 2023 pour une entrée en phase 1 fin 2024. Vaxxel vise ainsi à intégrer un marché global qui avoisine les 15 milliards de dollars (voir encadré), alors que 195 millions de personnes sont susceptibles d’être touchées par des affections respiratoires aigües en Europe et aux Etats-Unis. “En clair, dans quelques années, les nourrissons seront immunisés de manière passive. C’est pourquoi nous comptons nous positionner sur les enfants à compter de la fin de la première année de leur vie ainsi que sur les adultes fragiles et les seniors. Certes, le marché sera déjà établi avec des vaccins recommandés et remboursés contre le VRS mais pas contre le HMVP et le VRS”.
Marine Rabreau



