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IA EXPLICABLE (XIA) : GROS COUP D’ACCÉLÉRATEUR POUR ARIANA PHARMA EN 2024

La biotech française développe une technologie basée sur l’IA dite “explicable” qui intègre les protocoles d’essais cliniques, et qui est la seule au monde à être examinée par la FDA.

Il aura fallu une vingtaine d’années pour qu’Ariana Pharma concrétise sa mission : introduire, grâce à l’intelligence artificielle (IA), la médecine personnalisée dans les protocoles d’essais cliniques. Mais pas n’importe quelle IA ! Depuis sa création en 2003 aux côtés du CNRS de Montpellier, Ariana Pharma se concentre sur l’IA dite “explicable” (XIA). Si dans 90-95% des cas, l’IA classique fonctionne très bien parce qu’il y a énormément de données, “dans le domaine singulier des essais cliniques, il s’agit de répondre à des questions très spécifiques pour seulement quelques dizaines de patients parfois”, explique Mohammad Afshar, le CEO d’Ariana Pharma.

Ainsi, la technologie d’Ariana Pharma, baptisée KEM (Knowledge Extraction and Management) permet-elle de collecter et de combiner “de manière systématique” des données cliniques, omiques, immunologiques, du microbiote, mais aussi les rapports patients ainsi que quelque “7 milliards de données du monde réel accumulées pendant 20 ans”. Résultat : “Pour chaque essai clinique, que ce soit en oncologie, pour les maladies neurodégénérative comme Alzheimer, pour les maladies métaboliques ou auto-immunes, nous sommes capables d’identifier les meilleurs critères cliniques, les meilleures indications, les groupes répondeurs pertinents et les thérapies à fort potentiel synergique”, se félicite le fondateur de la biotech.

La première techno de XIA évaluée et reconnue par la FDA

De quoi résoudre bien des problématiques pour le secteur, à la fois en termes d’efficacité des traitements et de tolérance, mais aussi en termes de gain de temps… et d’argent. “Il s’agit-là, en réalité, d’un changement de paradigme pour les biotechs qui développent de nouveaux médicaments : la question n’est plus de savoir si leur traitement en développement fera partie ou pas des 10% de ceux qui aboutissent, mais de trouver pour quelles indications, et pour quels patients, il sera le plus pertinent”, précise Mohammad Afshar. Ariana Pharma est aujourd’hui la seule biotech au monde dont la technologie XIA est examinée par la FDA. “Nous obtenons même des fast-tracks de la part de la FDA”, assure-t-il.

Une logique de partenariats avec milestones

Depuis quelques années, Ariana Pharma profite à plein de la démocratisation de l’IA, et de la maturation du marché. “Il y a clairement eu un tournant pour Ariana il y a environ 5-6 ans. Nos collaborations avec des biotechs mais aussi des acteurs de la big pharma comme Sanofi ou J&J ont commencé à être rentables”, assure Mohammad Afshar. Désormais, le business model de la deeptech est bien établi : “Au début, on fonctionnait en prestation de services, mais avec le temps, le modèle du partenariat s’est imposé dans le secteur”, détaille-t-il. Concrètement, les clients paient un accès à la plateforme d’Ariana et pour la mise à disposition des personnes qui travaillent sur leur projet. “On se met d’accord sur des milestones de succès, soit au niveau de l’asset soit au niveau de l’entreprise. Cela peut être des milestones précoces qui interviennent par exemple au premier patient inclus dans une nouvelle indication, ou bien au moment de l’utilisation d’un nouveau biomarqueur dans un essai clinique de suivi, ou encore lors de l’obtention d’un fast-track de la FDA, la publication de résultats positifs… jusqu’à l’autorisation de mise sur le marché”, liste Mohammad Afshar. Un modèle gagnant-gagnant et sécurisant.

En 2022 et 2023, Ariana Pharma a beaucoup investi sur sa plateforme, dans le but de “pouvoir gérer un plus grand nombre de projets en même temps”. Dès lors, le temps de l’accélération est venu. En mars 2024, Ariana annonçait un “gros partenariat” avec l’AP-HP, d’une durée de 5 ans, et pour un montant de 9,8 M€. Objectif : améliorer la transplantation d’organes en réduisant, voire en éliminant, le besoin de médicaments immunosuppresseurs, ce qui répond à un besoin médical crucial. Dans ce cadre, Ariana va permettre “d’augmenter les cellules immunorégulatrices autologues in vitro et d’optimiser les biomarqueurs de sélection des patients, qui pourront évoluer vers des tests compagnons potentiels pour les patients transplantés”, commente Mohammad Afshar. Un premier essai clinique portera sur la transplantation hépatique, puis d’autres applications viendront : les reins, les poumons, le cœur et la cornée. “L’impact thérapeutique de notre projet ira même au-delà de la transplantation d’organes”, pronostique-t-il.

Ariana “n’a pas besoin de lever des fonds

Dans la foulée, mi-avril, Ariana a rejoint un consortium ciblant le cancer avancé, dirigé par la biotech espagnole ONA Therapeutics SL, en collaboration avec le CRO californien Crown Bioscience et le laboratoire barcelonais oloBion. Financé à hauteur de 3 M€ et parrainé par le programme européen de soutien aux projets transnationaux Eurostars 3, le projet Lipidomab a pour but de préparer le lancement clinique de phase I/IIa de l’anticorps monoclonal humanisé first-in-class d’ONA Therapeutics contre le CD36, un régulateur central du métabolisme lipidique impliqué dans la progression du cancer et la rechute des patients. La solution KEM d’Ariana sera utilisée pour combiner des données multimodales incluant des organoïdes et des données multi-omiques, générées par la plateforme d’oloBion. “Ce qui permettra d’obtenir une description approfondie du mécanisme d’action thérapeutique, et d’identifier de nouveaux biomarqueurs qui pourraient être développés ultérieurement comme d’éventuels tests compagnons et/ou mesures de substitution pour l’évaluation de l’efficacité”.

Mohammad Afshar prévient : “D’autres annonces de partenariats sont prévues cette année”. Ariana “n’a pas besoin de lever des fonds”, estime-t-il. “Nous restons néanmoins prêts à toutes les options lorsque le marché et nous-mêmes serons prêts pour le scale-up, qui nous permettrait de passer d’une dizaine de projets gérés simultanément, à une cinquantaine”.

Marine Rabreau

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