(BIOTECHFINANCES N°988 Lundi 23 mai 2022) Plus de 110 000 personnes en France, un million en Europe et 2,8 dans le monde(*), un nouveau cas toutes les 5 mn : la sclérose en plaques (SEP) est un enjeu fort, d’autant que la recherche de traitements curatifs est toujours en cours. Une start-up lyonnaise, Kurage, s’intéresse, elle, au handicap moteur progressif qu’elle induit et a développé une solution de réadaptation du système de contrôle neuromusculaire. « Il s’agit d’une neuro-prothèse – un legging – pilotée par intelligence artificielle », explique Rudi Gombauld, PDG et co-fondateur avec l’ingénieur CNRS inventeur du concept, Amin Metani. Grâce aux retours de capteurs sensoriels, des électrodes envoient des influx en recréant la séquence de contraction musculaire qu’aurait suivi le cerveau.
17 sites équipés
Après trois mois, le patient augmente de 33% sa capacité à se lever d’une chaise, de 20% sa puissance maximale ou encore de 14% son test de marche de 10 mn. D’autres pathologies et la dégénérescence liée à l’âge sont aussi visées : un patient hémiplégique améliore de 26% son test de marche de 6 mn, de 30% sa puissance maximale. Quant aux personnes âgées, leur capacité fonctionnelle augmente de 67%.
Une première version équipait un rameur, utilisé par des établissements d’APF France Handicap. Sorti en janvier dernier, le legging équipé, baptisé Neuro-skin, est proposé aux centres médico-sociaux, mais aussi à ceux de rééducation et aux fédérations handi-sport. Kurage a déjà équipé 17 sites. « Il existe 1200 centres de rééducation en France et 30 000 dans le monde, entrevoit Rudi Gombauld. Et à partir de 2024, quand nous aurons fait valider l’usage par les particuliers de ce dispositif médical, nous viserons directement les 200 millions de malades neurologiques dans le monde ».
Pour l’heure, la start-up s’évertue à comprendre les différents marchés et à recruter les talents de l’IA dont elle a besoin. En parallèle, pour financer le développement commercial en Europe et de nouvelles études cliniques, elle cherche à lever 3 M€ d’ici fin 2022.
(*) Données 2020, Fondation Aide à la recherche sur la sclérose en plaques (Arsep) et Multiple sclerosis international federation (MSIF)
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