En mars 2011, la FDA autorisait Bristol Myers Squibb (BMS) à mettre sur le marché le premier inhibiteur de point contrôle immunitaire (IPCI), le Yervoy (ipilimumab) dans le mélanome, véritable révolution dans le traitement de ce cancer particulièrement difficile. 11 ans et 6 autres IPCI plus tard, nous sommes à l’aube d’une nouvelle évolution/révolution. En effet, BMS vient de rééditer son exploit en commercialisant en premier, une nouvelle classe d’inhibiteur immunitaire, un anticorps anti-LAG3, le relatlimab. Mais, l’approche de l’expérimenté BMS, qui est aujourd’hui à la tête de trois inhibiteurs de point de contrôle, touchant 3 molécules distinctes CTLA-4 avec Yervoy, PD-1 avec Opdivo et LAG-3 avec relatlimab, a été bien différente. En effet, le laboratoire a testé une combinaison en dose fixe, l’Opdualag, qui associe de l’Opdivo et le relatlimab, lors d’un essai clinique de phase 3 RELATIVITY-047, qui a montré que le combo doublait la survie sans progression (PFS) par rapport à l’Opdivo seul (10,1 mois vs 4,6 mois) et réduisait les risques de décès de 20% toujours en comparaison avec l’Opdivo. Il semble que le standard de soins soit actuellement dans une association Opdivo-Yervoy contre laquelle Opdualag est légèrement moins efficace tout en ayant une meilleure tolérance. Ainsi donc BMS, vient une nouvelle fois de rebattre les cartes en introduisant cette combinaison à dose fixe de deux IPCI dont un totalement novateur. Dans cette quête du cocktail le plus efficace ou de la meilleure association, la bataille fait rage au sein des acteurs de l’immuno-oncologie avec certains nouveaux venus : GSK et son Jemperli, 7e anti-PD-1/L1 ou Roche/Genentech et leur tiragolumab (anti-TIGIT) dont les efforts se sont en partie effondrés contre le cancer du poumon dans leur étude SKYSCRAPER-2. Comme nous l’évoquions plus haut la bataille est rude et les laboratoires présentant des alternatives nouvelles auront de plus grandes chances de tirer leur épingle du jeu. C’est une explication du fort intérêt que certains des acteurs les plus avancés comme BMS, Roche, ou encore Merck, avec une stratégie quelque peu différente, portent à ces nouvelles voies de la régulation immunitaire (LAG-3, TIGIT, INDO…). Une vraie opportunité qui s’offre aux biotechs les plus agiles capables d’exister sur les radars des pharma dans ce champ de recherche.
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