Laurent Arthaud, directeur du pôle Investissements Sciences de la Vie et Ecotechnologies chez Bpifrance
« De nouvelles créations d’entreprises »
Si elle a été calme sur les marchés, l’année 2023 s’est avérée mouvementée au sein des gestionnaires de fonds spécialisés. « L’année a été extrêmement compliquée, une des pires depuis 20 ans ! Beaucoup des investisseurs français et européens ont dû procéder à de nombreux arbitrages et se focaliser sur leurs portefeuilles pour préserver ce qui pouvait l’être, via des bridges et des refinancements à court ou moyen terme, » souffle le directeur du pôle Investissements Sciences de la Vie et Ecotechnologies chez Bpifrance, Laurent Arthaud. « Cela faisait très longtemps que nous n’avions pas vu autant de liquidations dans les biotechs, y compris cotées, comme Pixium Vision… »
Des multiples de valorisation divisés par 2
Après la pluie devrait survenir le beau temps, espère le gérant. Malgré une hausse des procédures de conciliations bancaires et des risques de défaillances, celui-ci entrevoit des signes positifs pour 2024, à l’image des récentes acquisitions d’Emergences Therapeutics et de Mablink, par Lilly ou des dernières IPO estivales réussies sur le Nasdaq. « Depuis la rentrée 2023, nous voyons de nouvelles créations d’entreprises, qui avaient disparu entre septembre 2022 et septembre 2023. Par ailleurs, les multiples d’Ebitda ou de CA des valorisations ont été divisés par deux, sur la même période, le marché s’est donc assaini en baissant ses prix, redevenant donc plus attractif aujourd’hui pour de nouveaux investisseurs », expose Laurent Arthaud.
L’année 2023 aura toutefois laissé des traces. « Cette expérience compliquée amplifie l’écart entre les meilleures équipes de management, les plus agiles pour trouver des solutions, et les autres », pointe-t-il. La hausse des tickets incite enfin certains acteurs comme BpiFrance à investir davantage en early stage. « Nous allons continuer à voir des tours de table plus importants de plusieurs dizaines à une centaine de millions, conçus pour passer plusieurs étapes de développement plus rapidement qu’il y a 10 ans, » observe Laurent Arthaud. « Une évolution moins chronophage, mais plus chère, qui nous impose d’investir très en amont, là où les prix sont plus réalistes. »
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