La biotech alsacienne Domain Therapeutics annonce la levée de 39M€ en Série A auprès d’un pool mené par Panacea Venture, CTI Life Sciences (Canada) et 3B Future Health Fund. Les autres fonds à investir dans le potentiel de cette société spécialisée dans la recherche et le développement de traitements innovants en immuno-oncologie ciblant les récepteurs couplés aux protéines G (RCPGs) se nomment adMare BioInnovations, Schroder Adveq, Omnes Capital, Turenne Capital, Theodorus, Viva BioInnovator et un fonds d’investissement déjà présent auprès de l’entreprise Seventure Partners.
« Les investisseurs qui nous rejoignent sont nombreux, c’est vrai », constate Pascal Neuville, le directeur général de Domain Therapeutics, qui note un changement dans l’approche des financiers. « Il y a quelques années encore un fonds prenait le lead et d’autres adoptaient une position suiveuse. Là, et c’est un sujet sur lequel j’ai échangé avec d’autres dirigeants de biotech, il nous a fallu nous-mêmes constituer cet ensemble. Pour nous, cela a été un travail plus conséquent, sans doute, mais également plus intéressant nécessitant plus d’arguments pour créer l’émulation », analyse-t-il.
L’adaptation du business model
Dans sa recherche de partenaires, la biotech française, également présente au Canada où sont développées l’amorce de ses recherches, Domain Therapeutics a également pu valider le changement de son business model.
Jusqu’en 2018, l’entreprise avait cette particularité de créer une société fille pour chaque nouvelle molécule développée. Charge à chacune de ses entreprises de trouver ses partenaires financiers et de progresser.
« Les choix d’investissement ont évolué vers des portefeuilles de produits et non plus sur des entreprises ne disposant que d’un seul actif. Et justement, notre levée de fonds vient acter cette décision stratégique de développer une offre multiple propriétaire propre à Domain Therapeutics », souligne Pascal Neuville.
En 2020, sa société comptait 5 filiales développant un monoproduit. Elle n’en compte désormais plus que deux. « Elle vivent leur vie de façon indépendante et continueront ainsi », détaille le dirigeant.
Plus de 70M€ de revenus depuis sa création
Concernant la levée de fonds fraichement réalisée, elle doit permettre à l’entreprise de faire entrer en phase clinique, d’ici l’automne, une de ses molécules, puis d’en pousser trois autres sur le même chemin « de façon échelonnée ». S’ajouteront au-delà 3 produits actuellement en phase de découverte. La société avance en confiance avec de premiers signaux positifs reçus voilà quelques semaines.
« Depuis 2018, nous travaillons en effet avec Merck KGaA sur un candidat médicament RCPG en immuno-oncologie. Or, ce produit est entré en phase clinique en ce début d’année », précise le dirigeant strasbourgeois.
Ouverte sur le développement de partenariat, Domain Therapeutics a essentiellement concentré sa recherche d’argent frais auprès des ventures capital, plutôt que des pharmas (nonobstant la présence de 3B Future Health Fund, nourri par Helsinn Healthcare) afin de « conserver une certaine neutralité. » Mais l’entreprise engrange aussi des revenus – 10M€ de chiffre d’affaires l’an dernier pour « un peu plus de 70M€ depuis notre création – grâce aux partenariats noués précédemment à l’époque où Domain œuvrait en holding animatrice de ses labos monoproduits.
Côté RH, la société compte 88 salariés dans l’Hexagone et une douzaine au Québec. Elle envisage de faire grandir ses équipes avec dizaine de personnes supplémentaires essentiellement en France, où doivent se dérouler les premiers essais cliniques. La deuxième cible pour les fondateurs, qui détiennent 15% du capital de Domain Therapeutics, se situe à moyen terme avec le développement de produits first-in-class alors que les candidats médicament actuellement propulsés vers le stade clinique sont best-in-class.
CHIFFRES
7,5M€ argent levé avant cette Série A
100 Nombre de salariés à ce jour
10M€ Chiffre d’affaires 2021
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