1,138 Md€ consacré à la recherche et innovation mondiale dont 761 M€ en France et 4 000 chercheurs au total dont 2 600 dans l’Hexagone. A travers l’installation et l’ouverture de « L’Oréal Green Sciences Incubator @Genopole » au sein de Genopole, c’est une porte vers l’immensément grand qui s’ouvre aux start-ups qui seront sélectionnées pour rejoindre cet incubateur de sciences vertes. C’est le premier du genre implanté « hors ses murs » par le géant de la cosmétique et co-construit avec le biocluster d’Evry. La mise de fonds pour ces installations – des équipements et des ressources humaines – n’a pas été divulguée. Ce nouvel instrument a vocation à participer à la stratégie 2030 du géant des produits de beauté. « A cette date (2030), 95% de nos ingrédients devront être biosourcés, issus de minéraux abondants ou de procédés circulaires » souligne Anne Colonna Directrice Générale de la recherche avancée chez L’Oréal.

« Nous ne pouvons faire cela seul. Tout le sens du L’Oréal Green Sciences Incubator @Genopole est de synergiser le meilleur des deux mondes au service du développement des start-ups : l’écosystème de Genopole, la puissance de la recherche académique en France, celle de notre recherche privée portée par nos 2 600 chercheurs L’Oréal en France et de notre écosystème. »
3 à 4 start-ups par an
Depuis l’appel à projets lancé à l’international le 12 décembre dernier, 100 dossiers sont parvenus à L’Oréal et Genopole qui travaillent de concert à la sélection. Au final, 3 à 4 candidats seulement seront retenus chaque année. Pour 2023, l’un d’entre eux est déjà connu et dévoilé. Il s’agit d’Algentech, une greentech genopolitaine qui déploie une technologie de transformation des cellules végétales en usines vertes pour produire des ingrédients biosourcés au bénéfice de l’industrie cosmétique. L’identité des deux ou trois autres start-ups sera rendue publique lors de l’inauguration du 28 mars. « Nous sommes agnostiques quant au stade de développement des projets que nous regardons, » précise Anne Colonna. « Ce que nous évaluons principalement, c’est leur potentiel pour permettre une transition écologique qui pourra s’inscrire dans notre plan stratégique pour 2030. » « De notre côté, nous apportons une attention particulière à la qualité des équipes, l’équilibre entre le scientifique et le business développeur, » indique Laurence Lacroix-Orio, responsable grands groupes à Genopole qui a participé activement à la mise en place et au lancement de l’incubateur. « Ensuite, nous accompagnons, bien sûr, tout le processus de propulsion de l’entreprise vers l’échelle industrielle. »
Révolution industrielle
« Nous sommes au cœur d’une nouvelle révolution industrielle, » indique pour sa part David Bodet, directeur général délégué de Genopole et Dg sem Genopole. « On voit l’appétence des grands groupes et l’émergence des start-ups sur cette manière de produire, en s’affranchissant de la chimie du pétrole, des produits biosourcés pour la transition climatique. » Une appétence à laquelle le biocluster entend plus que jamais répondre pour les grands de l’industrie comme il le fait avec L’Oréal mais aussi pour les entreprises qui grandissent sous sa bannière et dans son périmètre.
Les dossiers sont nombreux et denses pour Genopole, depuis le repositionnement scientifique sur des domaines d’excellence pour conserver son leadership, jusqu’au rapprochement en cours avec Paris Saclay, en passant par un programme immobilier de 25 000 m2 dont l’inauguration est prévue en 2025, la mise en place d’une zone de bioindustrie de 5 hectares et enfin la création potentielle d’un fonds qui serait notamment conjugué avec Paris Saclay.
Jacques-Bernard Taste
« L’Oréal Green Sciences Incubator @Genopole » en clair
150 m2 de locaux aménagés et équipés
1 Laboratoire de type L1
1 Laboratoire de type L2
1 Espace bureau
1 accès aux espaces communs : salle de réunions, restauration, laverie, salle des congélateurs.







