La FemTech, et plus particulièrement la fertilité, attire les investisseurs. May Health vient de lever avec succès une série B de 25 millions de dollars (23 M€). Une augmentation de capital qui porte à 35 M$ les fonds levés depuis la création de l’entreprise en 2017 à Paris (sous le nom d’AblaCare). Bpifrance et Trill Impact ont co-mené ce tour de table, avec la participation de l’investisseur historique Sofinnova Partners, ainsi que Avestria Ventures et Kidron Capital Assets LP.
Améliorer la fertilité, en chute libre dans la plupart des pays industrialisés, est un enjeu de santé majeur. C’est pourquoi May Health se consacre à aider les femmes atteintes du trouble endocrinien, à savoir le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) dont les ovaires secrètent trop d’androgènes et particulièrement de testostérone, source d’infertilité. Les 25 M$ récoltés vont l’aider à atteindre son objectif : finaliser la validation clinique de son dispositif médical (DM) Ovarian Rebalancing™ pour pouvoir le mettre sur le marché.
Un marché mondial important
Le succès de May Health, qui a un pied de part et d’autre de l’Atlantique, l’un à Paris où se trouve son siège, l’autre à Menlo Park en Californie, attire les investisseurs. Pour sa PDG américaine Anne Morrissey, qui a mené toute sa carrière dans le DM et notamment dans la santé de la femme, « investir dans May Health donne l’opportunité d’accéder à un large marché. » La pathologie SOPK affecte, il est vrai, une femme sur 10 dans le monde. C’est une affection endocrinienne grave et chronique résultant d’un déséquilibre hormonal pour laquelle il n’existe actuellement aucun traitement. Elle est ainsi la principale cause de stérilité féminine.
En outre, « la technologie que nous développons est relativement simple et son mécanisme d’action efficace » avance-t-elle. La procédure, effectuée en ambulatoire en une seule séance, permet d’induire l’ovulation via un traitement ciblé du tissu ovarien à l’aide d’une ablation par radiofréquence. Autre attrait et non des moindres : May Health n’a aucun concurrent.
Un essai pivot débute aux Etats-Unis
Les fonds récoltés vont permettre à la FemTech de financer son essai pivot REBALANCE aux Etats-Unis dont le recrutement des 195 patientes débute cette semaine et d’obtenir le marquage CE ainsi que de lancer le dispositif sur le marché européen à l’horizon 2025 et américain en 2027. « Nous nous appuyons déjà sur les excellents résultats d’une étude de faisabilité menée auprès de 32 patients en Europe. D’un point de vue clinique, le risque s’avère donc limité. En Europe, nous avons déjà soumis notre dossier d’enregistrement pour un marquage CE », précise Anne Morrissey. « Les résultats de notre essai pivot REBALANCE, indispensable pour obtenir l’enregistrement de notre Ovarian Rebalancing aux Etats-Unis, sont attendus au deuxième trimestre 2025. Parallèlement, May Health travaillera avec les autorités de santé pour obtenir le remboursement de son dispositif », décrit la PDG. À plus longue échéance, Anne Morrissey ambitionne d’améliorer encore la santé des femmes, un domaine dans lequel de nombreux besoins sont encore insatisfaits. En s’attaquant directement à la cause du SOPK, May Health a le potentiel non seulement résoudre les problèmes d’infertilité, mais aussi de traiter l’ensemble des désordres causés par cette maladie métabolique, et, pourquoi pas à terme, devenir un leader mondial dans le domaine de la santé des femmes.
Christine Colmont
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