(BiotechFinances n°996 lundi 5 septembre 2022) 5 Mds$ et 6 Mds$ par an pour chacun des blockbusters respectifs de Janssen et d’Eli Lilly au sommet de leurs ventes respectives. Teva continue d’avancer ses pions dans la schizophrénie porté par la technologie BEPO de MedinCell pour des traitements à longue durée d’action délivrés par injection sous-cutanée. Le tandem qui espère jouer coup double avec mdc-IRM (Rispéridone) et mdc-TJK (Olanzapine) veut mordre très franchement dans les ventes des deux géants pharmaceutiques et créer sa propre dynamique en ouvrant plus largement le marché. Les pistes explorées visent à apporter des améliorations cliniques significatives par rapport aux produits existants et offriraient de réels bénéfices aux patients.
Un pas fondamental
En ce début de semaine, la biotech montpelliéraine a pu se réjouir d’une bonne nouvelle. Teva pharmaceuticals qui devrait redéposer le dossier d’approbation de mdc-IRM (1) et s’attend à pouvoir commercialiser en 2023, l’a en effet informée de sa décision de lancer l’essai clinique de phase 3 pour mdc-TJK et lui a octroyé un paiement de 3 M$ prévu à ce stade du déploiement du produit. Cet essai permettra d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de ce qui pourrait être la première formulation d’Olanzapine injectable à action prolongée (LAI) sous-cutanée pour le traitement des patients schizophrènes. « C’est un pas fondamental, » a souligné Christophe Douat le président du directoire de MedinCell. « D’abord, c’est avec mdc-IRM un deuxième produit basé sur notre technologie qui entre en phase 3. Ensuite cela montre la confiance que nous accorde Teva en s’apprêtant à investir plusieurs dizaines de millions de dollars dans l’étude à venir. Nous pourrions ensemble réussir là où les grands groupes ont échoué. » Le Graal pour mdc-TJK ? : s’affranchir des contraintes qui ont été imposées à Eli Lilly pour « Zyprexa » son traitement intramusculaire. « La FDA a exigé une mise sous observation de 3 heures pour chaque patient injecté avec un accès aux services d’urgence, » précise Christophe Douat. « Si nous parvenons à lever ce verrou, TEVA aura le champ libre pour développer une franchise long acting de l’Olanzapine avec un produit prêt à l’emploi. »
Visibilité jusqu’à fin 2024
En attendant les 244 M€ de paiement d’étape et les royalties à suivre qu’elle pourrait percevoir de la part de TEVA si les deux produits antipsychotiques franchissent tous les obstacles jusqu’à la commercialisation, MedinCell veut désormais s’assurer une prolongation de sa visibilité financière pour une année supplémentaire. « Notre agenda nous a mené jusqu’à l’été 2023, » souligne Christophe Douat. « Mais nous travaillons sur un financement complémentaire qui devait nous donner une visibilité d’un an de plus. » Une nouvelle qui se veut rassurante dans un climat boursier toujours orageux. Un financement qui permettra à la société de conforter ses développements tous programmes confondus y compris avec la pharma Canadienne AIC dans le traitement des inflammations et douleurs post-opératoires.
(1) Cette nouvelle demande fait suite au rejet de la demande d’approbation émis en avril 2022 par la FDA concernant la demande d’approbation pour TV46000/mdc-IRM (suspension injectable sous-cutanée de rispéridone à libération prolongée) dans le traitement de la schizophrénie.
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