Atlas Special Opportunities et le nouveau CEO d’Oxurion Pascal Ghoson (officiellement en poste depuis début 2024) ont mis en œuvre un plan stratégique pour redonner une seconde vie à la société. Ils en attendent les premiers fruits au cours de l’année 2024.
La vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour Oxurion. Cette biotech belge spécialisée en ophtalmologie fût l’une des pépites de l’indice BEL 20, au temps où elle s’appelait encore Thrombogenics. Un retrait du marché de son traitement phare, suivi de deux récentes déconvenues cliniques ont failli lui faire déposer le bilan fin novembre 2023. Pourtant, son financier principal, le fonds Atlas Special Opportunities a décidé de ne pas jeter l’éponge. Dans le cadre de l’enveloppe de 20,8 M€ consentie en mars 2023, Atlas a renouvelé son accompagnement sur l’année 2024. L’arrivée début 2024 de Pascal Ghoson, nouveau CEO d’Oxurion, spécialiste de la restructuration et du retournement de sociétés cotées en difficulté, est venue parachever le dispositif en place pour redonner une nouvelle vie à la société.
Réduction des risques et diversification
Le nouveau plan stratégique en décembre 2023 a été bâti pour permettre à l’équipe de recherche de mener son programme pré-clinique ainsi que pour identifier et cibler des acquisitions pertinentes en vue d’accroître la valeur d’Oxurion. D’une part, la recherche clinique, en cours de déploiement, restera menée par son équipe de chercheurs de haut niveau et axée sur des traitements des formes sèches de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), une pathologie oculaire liée au vieillissement de la population.
La recherche menée par Oxurion se démarque de ses concurrents grâce à sa stratégie de criblage à l’échelle du génome d’un modèle cellulaire unique représentatif de la maladie.
La société espère obtenir les premières avancées pré-cliniques d’ici à la fin 2024.
D’autre part, Oxurion va rechercher des cibles à acquérir dans la santé. Pascal Ghoson fait confiance à ses équipes de R&D de façon collégiale pour sélectionner les cibles potentielles. En fait, Oxurion recherche des activités plus matures, en Europe, génératrices de revenus, à plus faible risque et à fort potentiel. « D’un point de vue médical, le savoir-faire de notre équipe est transversal. Je m’attache donc à d’identifier les cibles, sans me limiter à l’ophtalmologie ou à la thrombose, domaines de prédilection historiques de la société. Nous souhaitons certes rester dans la santé mais sans nous limiter à la biotech. Cette stratégie qui repose sur ces deux axes devrait nous permettre de réorganiser complétement notre société pour la rendre plus forte à fin 2024. »
Des financements ad-hoc pour la croissance externe
Pour l’heure, Atlas Special Opportunities alimente le fonds de roulement de 300 000 euros par mois afin de permettre la poursuite de l’activité de la société et la poursuite du développement du programme pré-clinique. En cas d’identification d’une cible intéressante, Pascal Ghoson prévoit le montage d’un financement ad-hoc. « Nous en sommes encore au début de nos discussions mais nous espérons clôturer un deal d’ici à la fin de l’année. Ce virage stratégique représenterait l’un des premiers exemples de pivot stratégique d’une biotech spécialisée dans l’ophtalmologie et la thrombose vers un modèle focalisé sur les acquisitions, souligne le CEO. Et si nous voulons rééquilibrer le portefeuille de risque de la société, c’est en vue de redonner espoir aux actionnaires historiques. » En effet, la société est déterminée à maintenir sa cotation sur Euronext. Pour convaincre de nouveaux actionnaires, les dirigeants devront encore délivrer des résultats et conclure des deals qui s’intègrent dans la stratégie et qui créent de la valeur pour les actionnaires.
Christine Colmont
L’engagement indÉfectible de son financier principal
L’ancienne Thrombogenics, aujourd’hui Oxurion, était tombée de Charybde en Scylla. Elle avait obtenu l’approbation de son traitement de la traction vitréo-maculaire Jetrea (ocriplasmin), par la FDA américaine en 2012 qu’elle a dû retirer du marché en raison d’une efficacité insuffisante. Puis, elle a mis en pause le développement de ses deux traitements de l’œdème maculaire diabétique THR 149 et THR 687, fin novembre. C’est la confiance et l’engagement de son financier principal, le fonds Atlas Special Opportunities, qui l’ont sauvé de la faillite et redonné un nouveau départ.
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