Philippe Pouletty, co-fondateur et directeur général de Truffle Capital
« Demain : la biotech au service de la planète »
Le co-fondateur de Truffle Capital est confiant en une embellie du marché des investissements dans la santé. « L’année 2023 a été compliquée, mais on a quand même levé 500 M€ pour Abivax en equity et en dette, soit la 4e ou 5e plus grosse levée mondiale en biotech, dont son IPO sur le Nasdaq – la plus importante pour une biotech française – en plein mois d’octobre, au pire du marché. Cela montre que les très bonnes entreprises en phase de développement clinique avancée – late stage – continuent d’attirer les investisseurs, » analyse Philippe Pouletty. « En outre, en juillet 2023, nous avions déjà levé 141 M€ pour Carbios. Les besoins en santé sont toujours aussi forts en cancérologie, en medtech, ou dans les maladies inflammatoires, infectieuses, métaboliques, ou en medtech. C’est surtout une affaire de climat et de ressenti. Les fondamentaux, dépenses de santé croissantes, besoin des groupes pharmaceutiques de nouveaux produits demeurent. Je serais surpris qu’il n’y ait pas une forte amélioration en 2024 ! »
Pour le dirigeant, la baisse de l’inflation ou une grosse acquisition pourrait suffire à relancer la machine. En attendant, ce dernier mise sur la convergence entre l’IA, la robotique et l’imagerie médicale, la croissance du marché des dispositifs médicaux, ou encore l’émergence de la biotech au service de la planète, à l’image du spécialiste auvergnat de la chimie biologique Carbios, qui utilise des procédés enzymatiques pour biodégrader et biorecycler les matières plastiques. « Les agonistes GLP-1 sont en train de créer une importante poussée dans le domaine de l’obésité. Mais ces médicaments restent très chers et présentent de gros risques d’effets secondaires, alors qu’avec des dispositifs médicaux innovants, on peut faire mieux, moins cher et plus efficace, d’où nos investissements dans deux entreprises fondées par Truffle : BariaTek et Caranx Medical, » illustre-t-il. « Par ailleurs, en santé humaine, les pharmas dépensent entre 10 et 17% de leur CA en R&D, pour renouveler leur portefeuille de médicaments. Mais dans l’énergie et l’économie circulaire, les grands groupes comme Engie, TotalEnergie, ou EDF, consacrent moins de 1% à le R&D. C’est un débouché majeur pour la biotech ! »
S'abonner gratuitement au 15h Biotech Express :