jeudi 13 novembre 2025
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ROCHE, DEUX BRAS POUR NOUER DES ALLIANCES

▶️ 5 min

(BiotechFinances n°979 du 14 mars 2022 – ACHETER CET ARTICLE/VOUS ABONNER ) Le laboratoire suisse a conclu 60 partenariats l’an dernier. Son équipe regroupe 130 personnes qui rayonnent en Europe, aux États-Unis et en Asie pour saisir toutes nouvelles opportunités d’innovation médicale. Parallèlement, Roche prend aussi des participations dans des biotechs et medtechs via son Venture Fund.

Pour muscler l’innovation de ses divisions pharmaceutique et diagnostique, Roche chasse sur un terrain mondial. Il noue des alliances de part et d’autre de l’Atlantique mais aussi en Asie. Le choix de ses cibles est guidé par leur apport scientifique, l’inclusion de candidats potentiels dans le portefeuille stratégique et l’adéquation culturelle entre les deux partenaires. Sa stratégie de R&D repose d’ailleurs sur un mix entre partenariats externes (environ 50 % du pipeline pharma actuel) et sur la recherche interne.

« Nous sommes actifs dans tous les domaines de prédilection de Roche en pharma, à savoir l’oncologie, l’infectiologie, l’ophtalmologie, les neurosciences, l’immunologie et les maladies rares ainsi que les plateformes technologiques et de médecine personnalisée », indique Avaleigh Milne, responsable du Business Developpement de Roche pour la recherche pharmaceutique et le développement précoce. « Nous travaillons en étroite collaboration avec nos scientifiques pour identifier les cibles qui pourraient nous permettre d’accélérer notre R&D ou bien viser celles qui seraient complémentaires », précise-t-elle.

Flexibilité sur la forme des deals

En 2021, le groupe helvète a ainsi noué 60 partenariats en pharma notamment dans les maladies infectieuses, l’oncologie, les neurosciences, ainsi que dans la technologie d’ARN et l’intelligence artificielle. S’agissant de la forme des deals, le laboratoire se montre flexible. « Nous nouons la plupart du temps des accords de licence qui complètent nos actifs et réalisons des acquisitions qui font sens même si celles-ci ne constituent pas la majorité de nos alliances », précise la responsable du Business Developpement de Roche Pharma. En revanche, pas question pour Roche d’investir dans des fonds ou autres véhicules financiers, le laboratoire tient à prendre directement des participations actives dans des entreprises du secteur des sciences de la vie (pharma, diagnostic et santé numérique).

Parmi les alliances nouées l’an dernier figurent 14 collaborations de recherche et découverte et 15 partenariats portant sur des produits, technologies ou licence discovery.

De tels accords s’avèrent désormais cruciaux pour accéder à l’innovation externe. Raison pour laquelle, en septembre 2021 la filiale californienne de Roche, Genentech s’est renforcée dans les thérapies cellulaires via une collaboration signée avec Adaptimmune Therapeutics pour développer des thérapies à base de lymphocytes T contre diverses tumeurs oncologiques solides. Au début de l’année, c’est en France que la pharma a conclu un accord de licence, avec Mutabilis, afin de développer une nouvelle classe de petites molécules antiobiotiques contre des pathologies infectieuses majeures. « C’est un bon exemple du type d’expertise que nous recherchons », observe Avaleigh Milne. D’autres collaborations ont également vu le jour avec des biotech françaises : en oncologie avec Pega-One (acquise par Centessa en 2021) ou Orano Med (ex-Areva Med) ainsi qu’avec l’Institut Pasteur dans différentes aires thérapeutiques.

Speed dating dans les congrès scientifiques

L’équipe internationale dédiée aux partenariats collabore étroitement avec les filiales de Roche et travaille de concert avec les scientifiques du groupe pour orienter ses recherches d’innovations. Dans la pharma plus particulièrement, 120 personnes sont déployées en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Une partie des collaborateurs est dédiée à la recherche de nouveaux deals stratégiques, à l’évaluation des opportunités et aux négociations au sein du Business Development. L’autre est focalisée sur le management de ces collaborations et leur accompagnement sur le long terme.

Pour nouer des contacts en vue d’alliances futures, la JP Morgan HealthCare conférence, qui se déroule chaque année à San Francisco, demeure incontournable. Le fait que la filiale Genentech de Roche soit basée dans cette ville lui confère un avantage certain. Si la tenue de cet événement à distance cette année encore a représenté un défi, l’édition a selon le laboratoire été très productive avec plusieurs centaines de rencontres. De manière générale, les conventions biopharma aux Etats-Unis et en Europe offrent toutes des opportunités de contacts, de même que les congrès scientifiques où les biotech et medtech spécialisées se rendent de plus en plus. A vos agendas !


3 Partenariats dans les neurosciences

Utiliser l’intelligence artificielle avec Recursion

Le 7 décembre 2021, Roche et sa filiale Genentech ont signé une collaboration avec Recursion pour identifier de nouvelles cibles, notamment grâce à l’intelligence artificielle. La biotech américaine a reçu un montant initial de 150 M$ et devrait percevoir des paiements d’étape en fonction de l’avancement de sa recherche. Le groupe suisse pourrait lancer jusqu’à 40 programmes, dans les neurosciences et l’oncologie dont chacun, s’il est développé et commercialisé avec succès, pourrait générer plus de 300M$ en jalons de développement, de commercialisation et de ventes nettes pour Recursion.

De nouvelles thérapies géniques avec Shape Tx

En août 2021, Roche a signé une collaboration avec Shape Therapeutics (Tx)pour la mise au point de candidats thérapeutiques complètement nouveaux dans les neurosciences et les maladies rares. Ce partenariat renforce l’expertise de Roche dans le domaine de la thérapie génique, après l’acquisition de Spark Therapeutics en 2019. Il lui donne l’accès à la technologie RNAfix de Shape Tx pour élargir le potentiel des thérapies géniques basées sur l’AAV, en tirant parti d’un mécanisme endogène pour l’édition de l’ARN. Le partenariat pourrait rapporter jusqu’à 3 Mds$ en paiement initial et d’étapes à la biotech, auquel se rajouteront des redevances sur les ventes futures.

Accéder à la plateforme Di-siRNA d’Atalanta Therapeutics

Un accord de collaboration et de licence de recherche a été conclu en janvier 2021 avec la bostonienne Atalanta Therapeutics (et Biogen) pour l’utilisation de sa plateforme d’ARN interférents courts Di-siRNA, afin de découvrir et de développer de nouvelles thérapies, notamment dans les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. La biotech va toucher 110 M$ au total, issus des paiements initiaux de la collaboration avec les deux laboratoires ainsi que du montant levé lors de sa série A concomitante à l’accord, auprès de F-Prime Capital.


Un Fonds Venture pour des participations minoritaires

Basé à Bâle et à San Francisco et créé il y a 20 ans, Roche Venture Fund dispose d’une enveloppe globale d’environ 730 M€ allouée intégralement par le groupe pharmaceutique. Le fonds a déjà investi dans une quarantaine d’entreprises et son portefeuille compte actuellement 33 participations. Sa stratégie d’investissement repose essentiellement sur les rendements financiers potentiels. Roche Venture Fund se concentre sur les biotechs dont les programmes sont en précliniques et qui lèvent une série A. Mais il peut également investir dans des sociétés à un stade de développement plus avancé.

Ses équipes sont distinctes de celle du pôle Business Development de Roche et ne pâtissent pas de l’ingérence du laboratoire.  Aucun lien donc entre les activités phares du groupe et les cibles du fonds.  Et si dans de rares cas, les intérêts se chevauchent, les équipes Business Development de Roche et celles du fonds corporate travaillent en étroite collaboration pour s’aligner dans l’intérêt de tous, à commencer par celui de leur maison mère.

Des tickets de 3 à 10 M€

Roche Venture ne prend que des participations minoritaires et investit aux côtés d’autres fonds (capital-risque, fonds d’entreprise, fonds croisés/communs de placement…). Généralement la participation de Roche Venture est égale à celle des autres investisseurs syndiqués comme par exemple dans Vivet Therapeutics, une société de thérapie génique parisienne, dans laquelle Roche Venture a co-investit avec Kurma Partners, HealthCap, Novartis Venture Fund, Ysios Capital, Columbus Venture Partners, Idinvest Partners et Pfizer Ventures.

Quant au montant, il varie en fonction du stade et de l’évaluation des entreprises. Actuellement, les tickets oscillent entre 3 et 10 M€, lors de premiers tours auxquels s’ajoutent des réserves pour les financements ultérieurs.


Les équipes de Roche Venture Fund
Carole Nuechterlein
directrice Roche Venture Fund
David Evans
directeur des investissements
Simon Greenwood
directeur principal des investissements
Saoussen Ben Halima
Principal
Nisha Marathe
Directrice des investissements

Monique Schiersing
Directrice principale des investissements


 

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