La jeune biotech bretonne SeaBeLife compte creuser l’écart en développant des candidats médicaments destinés à bloquer la nécrose cellulaire dans les pathologies aiguës du foie et du rein et au-delà pour les maladies neurodégénératives et oculaires. Elle a déjà levé 2,5 M€ en capital et aides financières depuis sa création en 2019 et elle vient de collecter 1,37 M€ dans le cadre du plan deeptech auprès de Bpifrance, dont 959 K€ en avances récupérables et 411 K€ en subventions. Le montant total sera libéré en trois étapes. Le premier tiers a été délivré à la signature de la transaction. Une seconde tranche sera versée fin 2022 mais elle est conditionnée à des milestones techniques et à une levée de fonds d’un minimum de 3M€ pour l’entreprise. Et enfin, le dernier versement sera effectué en fin de programme prévu en mai 2024. « Nous sommes déjà en piste pour une levée de fonds de 8,6 M€ qui viendra s’ajouter au financement de Bpifrance, » nous a confié Morgane Rousselot, Pdg de SeaBelife. « Nous allons rentrer dans nos premières discussions avec des venture capitalistes ou des fonds corporate qui financent de la préclinique règlementaire et des phases cliniques 1. »
L’intoxication au paracétamol en ligne de mire
SeaBeLife dispose d’un portefeuille de plus de 50 molécules pertinentes et actives biologiquement ayant la spécificité unique d’inhiber deux formes de mort cellulaire régulées activées dans des conditions pathologiques (necroptose et ferroptose). Cette approche polypharmacologique est un vrai critère de différenciation par rapport à nombre de ses compétiteurs. L’entreprise dans sa quête de financements a toutefois choisi de se concentrer sur des pathologies aiguës du foie dans lesquelles elle a généré ses meilleures preuves d’efficacité. « Nous ciblons l’hepatotoxicité d’origine médicamenteuse et à titre principal sur l’intoxication au paracétamol, » nous a indiqué Morgane Rousselot. « A ce stade, nous avons sélectionné une molécule lead et nous devrions pouvoir démarrer les études de toxicité et de safety précliniques d’ici cet été. Ce qui nous laisse envisager, si tout se passe bien, le démarrage d’un essai clinique de phase I fin 2023, début 2024. » Le chemin est tracé et la pathologie ciblée étant classée maladie orpheline devrait permettre à l’entreprise de gagner en rapidité et en facilité d’exécution pour certaines étapes règlementaires. « Notre volonté est d’élargir après coup le recrutement des patients sur tous les types d’hépatotoxicité dans lesquelles nous aurons un mécanisme d’action de type necroptose ou ferroptose, » souligne Morgane Rousselot. Reste à trouver les investisseurs qui viendront rejoindre les business angels de la première heure (1). De quoi faire avancer le candidat phare mais aussi les autres pistes de SeaBelife qui a déjà priorisé la DMLA sèche comme seconde indication ciblée dans son pipeline avant les pathologies aiguës du rein et du cerveau.
(1). Breiz angels, Angels santé, BADGE, Welike, Ava capital.
Photo cover : Morgane Rousselot ©David-LevronBrest-metropole.