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TRANSGENE REBONDIT GRÂCE À SON VACCIN PERSONNALISÉ DOPÉ À L’IA

La pionnière alsacienne se projette avec ambition après l’annonce des résultats encourageants de son immunothérapie personnalisée contre les cancers de la tête et du cou.

C’est le soulagement pour Transgene, après plus de 45 années de recherche, et l’espoir pour des dizaines de milliers de malades du cancer de la sphère ORL (oto-rhino-laryngée). La biotech strasbourgeoise, fondée en 1980, a présenté, tout récemment les premiers signes cliniques encourageants de son vaccin personnalisé néoantigénique TG4050 contre le cancer de la tête et du cou, lors de l’American Association for Cancer Research (AACR) à San Diego (Etats-Unis).

Zéro rechute

À la suite de cette annonce, le cours de la filiale de l’Institut Mérieux (qui contrôle 60% de son capital), cotée depuis 1998, a connu la plus forte hausse du marché SRD à la clôture, mercredi 10 avril (+12,33% à 1,33 euro). Son indice a même bondi de 18% au cours de la semaine suivante. Une réaction positive aux premiers résultats de la phase 1 des essais cliniques de son vaccin thérapeutique, qui ont montré « une réduction du risque de rechute et un allongement de la période de rémission », résume le Pdg de Transgene (160 collaborateurs), Alessandro Riva, lors de sa conférence de presse. Alors que les patients atteints de cancer de la tête et du cou, présentent, avec les traitements standards actuels, des risques de rechute de 30 à 40% dans les 24 mois suivant la chirurgie, « les 16 patients ayant reçu TG4050 sont toujours en rémission, sans effet secondaire, après un suivi médian de 18,6 mois, tandis que sur les 16 patients du bras observationnel, trois ont déjà rechuté », précise le directeur du laboratoire d’immunologie de l’Institut Curie, Olivier Lantz.

Un traitement sur-mesure

Les malades en rémission traités par TG4050 ont suivi une thérapie d’une durée de 12 mois avec une injection toutes les semaines pendant 6 semaines, puis toutes les 3 semaines pendant 10 mois. Grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle développés par son partenaire japonais NEC, l’immunothérapie de la biotech alsacienne est en effet capable, dans un vecteur viral, d’identifier les mutations spécifiques des tumeurs de chaque patient, en vue de créer un vaccin individualisé. « C’est une révolution scientifique qui permet d’obtenir une réponse immunitaire plus forte et durable, pointe Alessandro Riva. Notre savoir-faire nous a déjà permis de réduire de 6 à 3 mois, l’ensemble de ce processus de personnalisation, entre la biopsie et l’injection du vaccin, et nous espérons bientôt pouvoir le faire en un peu plus de 2 mois, car ce délai est essentiel pour donner le meilleur traitement au bon moment. »

D’autres indications potentielles

Alors que les résultats définitifs de cette première phase sont attendus pour la fin de cette année, Transgene prépare déjà le lancement, d’ici quelques semaines, d’une phase 2 randomisée, aux Etats-Unis et en Europe, et travaille, en parallèle, sur une deuxième indication. « Nous pensons que cette innovation pourrait s’appliquer dans de nombreuses tumeurs solides », espère le dirigeant.

Pour l’heure, après une levée de fonds de 35 millions d’euros en juin 2021, Transgene déclare disposer d’une visibilité financière jusqu’au 4e trimestre 2025. La Société vient en effet de réévaluer de 36 à 66 millions sa convention d’avance en compte courant avec l’Institut Mérieux. Une trésorerie suffisante pour faire face à l’investissement d’environ 40 millions d’euros nécessaire pour « financer la phase 2 qui va débuter, et optimiser notre production », précise Alessandro Riva.

Une levée de fonds en 2025 ?

Les données de cette nouvelle étude devraient être connues d’ici 2026. Mais dans l’optique du financement de la future phase 3 pivotale, d’un coût minimum de 70 millions d’euros, la société alsacienne envisage cette fois de lever des fonds en 2025 en faisant appel aux marchés, ou de s’associer avec une big pharma. « Des dialogues et des échanges de données ont démarré après la conférence américaine, glisse le Pdg. Si un grand groupe pharma est intéressé à collaborer avec nous, nous y serons ouverts, afin d’accélérer encore notre développement. »

Si les résultats d’aujourd’hui se confirment, Transgene, dont le marché du TG4050 représente à lui seul une population cible de 55 000 patients par an en Europe, aux US, et au Japon, soit un marché supérieur à un milliard de dollars, pourrait en effet devenir une cible de choix pour l’industrie pharmaceutique.

Pierre Havez

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