Une directrice ou un directeur pour l’Agence d’innovation en santé ? Il semble bien que depuis la publication en fin juin 2021 du plan d’action « Innovation Santé 2030 », qui escomptait « faire de la France la première nation européenne innovante et souveraine en santé », nous soyons à la recherche d’un pilote. La vraie question est : sommes-nous à la recherche d’une personnalité si exceptionnelle, qu’elle en devient rarissime ou simplement entre élections présidentielles, législatives et réductions de la dramatisation du Covid nous soyons, aux plus hauts sommets de l’Etat, passé à autre chose ? Après tout, cette agence, l’une des préconisations du comité stratégique des industries de santé (CSIS), nous avait été présentée comme l’élément indispensable pour retrouver notre leadership et notre souveraineté « pharmaceutique ». Alors aujourd’hui qu’elle peine à trouver son Cicerone nous semble quelque peu anachronique. Peut-être est-ce dû au fait que l’agence ne devrait ouvrir ses portes qu’au premier semestre 22 et qu’il reste un mois plein avant la cette date fatidique. Cependant, il est de tradition que le directeur arrive avant le début de l’activité afin de constituer son équipe, d’essuyer les plâtres, de définir sa stratégie.
Un retard à l’allumage qui joue à plein
Il semblerait que nous soyons passés au management 3.0 qui stipule que maintenant pour réduire les tracas du dirigeant, son équipe soit constituée avant sa nomination comme il a été procédé pour Madame La Première Ministre, qui est arrivé à Matignon avec un directeur de cabinet déjà en place. Certes, l’importance protocolaire de notre agence est bien moindre que celle du 57 rue de Varenne, mais tout de même. Nous serions en droit d’avoir un responsable rapidement, car les chantiers sont nombreux (cf. les attendus du CSIS). Notre président n’avait-il pas, lors de l’une de ses récentes interventions, fixé un certain nombre de deadlines dans le pilotage du plan Innovation Santé (production de biomolécules, développement de nouvelles approches, de nouvelles sociétés…). Mais voilà, le retard à l’allumage, qui caractérise trop souvent nos décisions dans ce domaine a une nouvelle fois, joué à plein. En effet, cette structure, qui intégrera aussi bien des chercheurs que des professionnels de santé, des industriels ou des associations de patients, ne devrait pas être une énième agence. Le chef de l’Etat, n’a-t-il pas évoqué « une mobilisation générale, pour être enfin au rendez-vous de la première nation innovante en santé en Europe… » ? N’allons pas chercher trop loin. C’est très certainement cette ambition qui appelle à peser et repeser les candidatures pour la direction de cette entité, qui ne sera pas facile à mener par grand vent. Mais point trop n’en faut.
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