Kurma Partners vient de lancer « Growth Opportunities » d’un montant potentiel de 250 M€ pour les projets les plus avancés techniquement et commercialement, sorte de fonds préIPO. Ce nouveau véhicule d’investissement s’inscrit dans une véritable dynamique, qui a vu, sur les derniers 12 mois, une croissance continue de la taille des fonds de capital-risque.
En mars 2021, c’était Sofinnova Partners qui plafonnait son « Sofinnova Crossover » à 445 M€. D’autres acteurs ont aussi performé lors de leur campagne de levées de fonds (Jeito avec 534 M€, Andera en course pour près de 500 M€ ou encore AdBio avec 86 M€ pour l’amorçage). Mais si les fonds de capital-risque ont su tirer leur épingle du jeu, il nous manque toujours un certain nombre d’acteurs pour notre écosystème. Voilà donc une antienne, bien familière à nos lecteurs les plus assidus. Mais aujourd’hui, nous ne sommes plus si seuls à l’entonner. En effet, Marc Le Bozec (MLB), gérant bien connu de la Financière Arbevel, dans une interview à notre confrère l’Usine Nouvelle, semble abonder dans notre sens. Il milite pour plus de financement privé du type private equity, mais aussi pour des fonds publics privés avec une vision à plus long terme en accord avec les temps de développement médicamenteux, aux objectifs financiers moins ambitieux. Que cette musique est douce à nos oreilles! Car, s’il y a de plus en plus de VC qui regardent le volet tardif de l’investissement biotech, il convient d’y introduire de la diversité avec des acteurs qui prendront le relais. De plus, au risque de mettre à mal la modestie de MLB, nous sommes aussi pour plus d’acteurs dans la gestion d’actifs biotechnologiques, ces fameux fonds spécialisés qui, tout autant que les produits, les technologies et les sciences, ont accompagné l’émergence et le succès des biotechs aux USA. Aujourd’hui, l’échelon boursier pâtit de leur absence. La simple mise en place de licornes n’est plus suffisante, il serait nécessaire de les garder financièrement, boursièrement et économiquement sur notre continent européen, car dans leur majorité, elles sont dans le radar des grands fonds US. En outre, le secteur des sciences du vivant semble tout de même bien absent de cette féérie.
A l’heure où les discours fleurissent avec le printemps et les élections venant, il conviendrait que nos prétendants réfléchissent un peu au-delà de la simple vision court-termiste du pouvoir d’achat ou du problème de l’immigration pour proposer leur vision des sciences et de la Recherche dans notre pays pour les 5 prochaines années. D’ailleurs, Marc Le Bozec plaide aussi pour un ré-enchantement du secteur sur le modèle de la French Tech en établissant un label. Est-ce la solution.
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