Une tribune de Life Sciences Acceleration Alliance
Le 17 juin, l’OMC a décidé de renoncer aux règles de propriété intellectuelle sur les brevets et les données pour les vaccins COVID-19. Cette décision sans précédent aura un impact négatif sur le développement de nouveaux traitements pharmaceutiques en Europe.
Les acteurs du capital-risque devront apporter encore plus d’attention concernant les opportunités d’investissement dans les sciences de la vie car il n’y a désormais plus de certitude absolue concernant la protection des brevets, le doigt est dans l’engrenage en quelque sorte.
Un signal négatif en prévision de futures pandémies
Les vaccins ont été mis au point en un temps record parce que les investisseurs et les biotechs se sont appuyés sur un cadre juridique et la prévisibilité des règles de propriété intellectuelle, en vigueur depuis des décennies. La décision des membres de l’OMC donne à l’écosystème de la recherche un signal négatif et démotivant. Le changement de paradigme aurait un impact direct sur le financement de la HealthTech. Il deviendrait beaucoup plus diffcile pour les chercheurs et les entrepreneurs de réunir les capitaux nécessaires pour lancer et développer de
nouveaux traitements. Moins de grandes idées passeront alors du laboratoire au patient. Le rythme de l’innovation ralentira et, finalement, personne ne sera gagnant. Cette décision malheureuse est avant tout politique et ne présente aucun avantage pratique et concret. Les fabricants de vaccins Covid-19 ont déjà produit plus de doses que nécessaire et beaucoup sont détruites plutôt qu’administrées. Il aurait été judicieux de collaborer avec les principales parties prenantes et de ne pas remettre en cause un écosystème bien établi qui nous a fourni un vaccin innovant développé en un temps record.
Les investisseurs doivent être entendus dès maintenant avant un nouveau cadre réglementaire de l’UE
Premièrement il est important d’être entendu aujourd’hui car la décision de l’OMC va fragiliser les efforts de recherche des biotechs européennes. Deuxièmement la Commission européenne est également en train de réviser la législation pharmaceutique générale de l’UE. C’est une occasion unique d’affiner et de faire évoluer le cadre réglementaire en Europe. Certaines des propositions examinées par la Commission européenne suggèrent de déstabiliser ou d’affaiblir les droits de propriété intellectuelle comme moyen de répondre aux besoins médicaux non couverts.
Cela risquerait d’enclencher l’érosion de la recherche scientifique européenne, une possibilité inquiétante si l’on considère que l’Europe est aujourd’hui la région la plus lente à approuver de nouveaux médicaments par rapport aux États-Unis, au Japon, au Canada ou encore l’Australie. Les préoccupations des sociétés de capital-risque, des investisseurs et des biotechs doivent être entendues par la Commission européenne. Partageons nos points de vue et nos priorités en matière de changement législatif afin que l’Europe puisse être à la pointe de l’investissement, du développement et de la mise sur le marché de la prochaine génération de diagnostics, de traitements et de vaccins !
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