NETRI veut fabriquer à grande échelle ses modèles neuronaux sur puce pour se positionner en leader sur un marché de 1,3 Md$.
Après une levée de fonds de série A de 8 M€ réalisée début 2022, NETRI vise une levée de série B avoisinant plusieurs dizaines de millions d’euros dans le but de passer en phase industrielle début 2023 auprès de 4 acteurs identifiés dont un institutionnel. L’entreprise prévoit par ailleurs le recrutement de 20 personnes d’ici la fin de cette année 2022 pour les fonctions R&D et business. Les nouveaux arrivants rejoindront les 40 autres salariés au sein du Biodistrict de Gerland, tandis que sera lancée la construction de l’usine de bioproduction sur 2000 m2. La livraison des bâtiments dans lesquels seront investis environ 20 millions d’euros est prévue en 2024 et en vitesse de croisière NETRI entend produire 600 dispositifs pré cultivés par mois.
Les enjeux sont de taille, en termes de réduction des coûts de santé à travers l’arrêt précoce du développement de molécules vouées à l’échec, que de l’utilisation des animaux en recherche préclinique qui sont visés grâce aux dispositifs microfluidiques d’organes-sur-puce. En effet, plus de 75% des candidats médicaments échouent en phase clinique malgré une validation en phase pré-clinique, avec un budget de développement estimé à 3 milliards d’euros pour 1 candidat médicament.
Les dispositifs micro-fluidiques : une technologie éprouvée
L’approche micro-fluidique appliquée au champ médical doit ses lettres de noblesse au Pr Donald Ingber qui a créé dès 2011 le “poumon sur puce” en réalisant une interface de cellules saluée et approuvée par la FDA (Food and Drug Administration) en 2017 pour son potentiel dans le traitement de la mucoviscidose. L’ambition de NETRI, prise dans l’engouement pour les organes-sur-puce, riches de promesse pour le développement pré-clinique, est de proposer des modèles pour les maladies du cerveau. L’idée : recréer la fonctionnalité d’un organe, en l’occurrence du cerveau, dans un dispositif microfluidique. “Pour mimer les troubles neurologiques il est nécessaire de connecter des millions de cellules, et nous visons à l’aide de nos co-cultures cellulaires humaines à traduire ces connexions neuronales dans une organisation microfluidique” explique Thibault, précisant que seules les dendrites des neurones peuvent se projeter à travers les microcanaux de 3 microns afin d’établir des connexions.
Au-delà des maladies neurologiques…
Historiquement axée sur les troubles neurologiques (maladie de Parkinson, d’Alzheimer, SEP) NETRI souhaite étendre sa technologie neuro-like sur puce à toutes les composantes “neuro”, aux premiers rangs desquelles la neuro-cosmétique, le neuro-digestif, la neuro-nutrition ainsi que toutes les approches neuro-sensorielles. Ainsi sur un marché global de 6 Mds$ composé par les clients industriels qui développent des médicaments en pré-clinique in vitro, la start-up ciblera un marché de 1,3 Md$ à l’horizon 2030 par la commercialisation de ses dispositifs microfluidiques, NeoBento. Ces dispositifs permettent aux groupes pharmaceutiques, aux biotechs et aux CRO d’accélérer leurs phases pré-cliniques et de réduire leurs coûts de développement. La commercialisation des médicaments est plus rapide, on augmente leur nombre et leur efficacité tout en réduisant l’expérimentation animale. En effet, un dispositif correspond à 16 expérimentations animales. NETRI connaît d’ailleurs depuis 2018 une croissance organique que ce soit en termes de partenaires ou de clients.
Nathaly Mermet,
journaliste pôle sciences BiotechFinances
Création : 2018
Localisation : Lyon
Co-fondateurs : Thibault Honegger (président et Directeur scientifique)
Florian Larramendy (Directeur R&D Innovations Technologiques)
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