(BIOTECHFINANCES N°987 lundi 16 mai 2022) Maintenant que les excès paroxystiques des combats des premier et deuxième tours sont retombés, penchons-nous rétrospectivement sur une campagne qui aura beaucoup déçu. De notre avis, elle n’aura que survolé des problèmes qui nous semblent essentiels. Nous en voulons pour preuve la quasi-absence (et nous sommes flatteurs !) de discours sur le futur, sur nos évolutions et notamment sur la science, l’innovation, le développement technologique et la place de notre beau pays dans l’économie de demain. Sans être un vil contempteur de cette forme d’échange démocratique et des sujets qui y ont été abordés, je dois avouer que j’ai été personnellement profondément désappointé tant par la forme que le fond. Comme tout un chacun, je ressens une diminution de mon pouvoir d’achat et croyez-le ou non, je m’en inquiète, mais je mâtine cette inquiétude d’un regard sur le monde d’aujourd’hui. Hors, cette campagne et très probablement les législatives se cantonneront à la déclinaison d’une liste de mesures plus démagogiques les unes que les autres pour s’attirer les faveurs du grand public en oubliant que l’inflation tout comme la croissance est moins accentuée dans notre beau pays que partout ailleurs. Et nous oublierons jusqu’au prochain hiver que nous sortons d’une crise sanitaire exceptionnelle, qui a secoué, bloqué et continue de gripper l’économie mondiale. Nous enterrerons bien profond dans un coin de notre cerveau, « le quoiqu’il en coûte » et ses conséquences au prétexte du retour d’une situation qui semble normalisée. Je reproche à cette campagne et probablement à celle des législatives (je fais certainement là une insulte à l’avenir) d‘induire une vision étriquée de notre présence en Europe et dans le monde qui malheureusement change autour de nous et sans nous. Comme le disait si bien Dominique de Villepin dans un discours demeuré célèbre « un vieux pays, la France, d’un vieux contient… » est une trajectoire que nous semblons malheureusement confirmer. Je nous reproche aussi de ne pas comprendre que la transition énergétique que nous espérons tous, sera de tout manière inflationniste, car nécessitant des investissements peu rentables dans un premier temps et appelant à une transformation profonde de notre modèle de société. Certes, Emmanuel Macron avait communiqué en avance de phase, dès octobre 2021, sa vision de la France avec le Plan France 2030, mais elle aurait mérité bien des éclaircissements car elle a été présentée sous l’angle économique pour développer la compétitivité industrielle et les technologies stratégiques.