6 mois ! SideROS initialement soutenue par CNRS innovation, la filiale valorisation du CNRS, ses fondateurs Raphaël Rodriguez et Robin Rivaton, un pool de business angels spécialisés en santé emmenés par Bertrand Dupont ainsi que Bpifrance et la Région Ile de France, doit absolument trouver 10M€ avant la fin de ce premier semestre 2022. Cette levée annoncée depuis 2020 (1) aurait dû être potentiellement réalisée auprès de VC européens ayant un intérêt pour des petites molécules chimiques dont le rôle est de perturber le métabolisme du fer, responsable de la résistance de cellules cancéreuses dans les traitements traditionnels tels que la chimiothérapie. Elle tarde. Les pistes thérapeutiques choisies hors du champ de l’immunothérapie souffrent d’un déficit de mode. La complexité de la route vers la commercialisation « en combinaison avec les premières lignes de traitement en chimiothérapie » peut être une autre explication.
EIT Health Catapult pour rebondir
En attendant, l’entreprise préserve ses capacités de développement en recourant à des prestataires de service externe. « C’est un choix stratégique pour mieux maîtriser notre budget. Nous embaucherons un fois l’argent levé, » dit Lucie Mondoulet dont les molécules sont protégées par 5 brevets. Elle mise par ailleurs son va-tout sur les concours pour réveiller les appétits des investisseurs. Sélectionnée par le magazine Challenges comme une des 100 start-up dans laquelle il faut investir en 2021, SideROS, lauréate du concours iLab 2019, fait également partie, dans sa catégorie, des trois finalistes européens du concours EIT Health Catapult qui se déroulera le 24 mai à Stockholm. « C’est un rendez-vous qui nous donnera de la visibilité. De nombreux investisseurs y seront présents et nous pensons qu’il attirera l’attention sur nous », souligne Lucie Mondoulet qui espère une issue semblable à celle rencontrée par Sparing Vision. Vainqueur de ce concours en 2019, la biotech française avait réuni 44,5M€ d’argent frais l’année suivante. À surveiller…
Guillaume Mollaret
- Lire : SIDEROS PORTE LE FER CONTRE LES CELLULES SOUCHES CANCÉREUSES dans BiotechFinances n°910 du 31 août 2020.
Sur la To-Do list de Lucie Mondoulet
Recruter et bi-localiser
Outre une recherche urgente de capitaux, l’une des préoccupations de Lucie Mondoulet se révèle d’ordre managériale et concerne le recrutement des personnes clés pour franchir les étapes cliniques cruciales à venir. « Au-delà des compétences, c’est l’ouverture d’esprit et la créativité qu’il faut arriver à déceler. Quand on travaille sur de l’innovation, il y a forcément toujours quelque chose en dehors des formats standards sur lesquels il faut savoir rebondir », explique la dirigeante de SideROS qui ajoute. « Il faut savoir faire preuve de flexibilité. Intéressement au capital ou rémunération plus importante ? Etre à l’écoute des intérêts de chacun car ne sommes plus sur un alignement prix/projet comme il y a dix ans. » Télétravail, contrat à temps partiel où le salarié peut conserver une activité de consultant dans un domaine qui n’est pas concurrent, toutes les options sont ouvertes mais elles complexifient l’établissement d’un contrat.
En outre, Lucie Mondoulet, implantée en Ile-de-France, n’exclut pas une présence complémentaire de SideROS en région. « Pour la partie finances, une localisation à Paris est essentielle mais pour ce qui est d’ouvrir une activité de recherche ailleurs en France, je ne ferme pas la porte, d’autant que les locaux alliant bureaux et paillasses constituent une ressource très limitée en région parisienne. Certaines solutions sont très demandées comme la pépinière Paris Biotech Santé. Il y a bien une offre en cours de construction comme Biolabs à l’Hôtel Dieu, l’Incubateur de Servier à Saclay, ou le Cancer Campus de Gustave-Roussy, mais ces locaux seront rapidement occupés. A ce titre, on trouve, hors région parisienne, une offre plus diversifiée et moins onéreuse. »
GM
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